A-t-il été un jour plus facile d’accueillir les étrangers qu’aujourd’hui ?
On a parfois l’impression que oui tant les difficultés d’aujourd’hui nous paraissent insurmontables. En fait, notre mémoire est sélective : elle nous fait oublier les crises auxquelles nos pays ont dû faire face dans le passé. En même temps, nous n’avons pas toujours conscience de ce que les générations qui nous ont précédés ont fait subir à ceux qui sont venus chercher accueil ou travail chez nous.
Normal que nous soyons dérangés
C’est sans doute parce que les problèmes ne se présentent pas de la même manière aujourd’hui que nous pensons un peu vite que nous sommes devant un phénomène unique. En fait, il n’a jamais été très facile d’accueillir correctement l’étranger, y compris lorsque nos sociétés ont fait appel à lui parce qu’elles manquaient de main-d’œuvre pour certaines tâches ingrates.
Qu’il le veuille ou non, l’étranger dérange. Ce n’est pas de sa faute s’il est différent et que sa seule manière d’être remet ainsi en question nos convictions.
Il dérange aussi parce qu’il faut lui faire de la place. Pour comprendre, il n’y a qu’à voir la difficulté pour un enfant d’accueillir son nouveau petit frère ou sa petite sœur. Pas facile de partager.
Des principes au-dessus de nos questions
Aujourd’hui comme hier, nous avons un tas de bonnes raisons pour justifier notre frilosité, voire même notre rejet. Certaines sont légitimes. Il y a là de vraies questions auxquelles nous n’avons pas forcément toutes les réponses.
Alors que nos sociétés se vantent d’avoir adopté la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et qu’elles pensent avoir fait de grands progrès depuis l’antiquité, écoutons ces règles données aux Israélites il y a plus de 3.000 ans. Le Dieu qui les avait libérés de l’esclavage leur demandait de traiter les étrangers parmi eux comme ils auraient aimé être traités.
Des vieilles règles si actuelles
« Quand un étranger viendra s’installer dans votre pays, ne profitez pas de lui. Au contraire, vous agirez avec lui comme avec quelqu’un de votre peuple. Vous devez l’aimer comme vous-mêmes... »
« Ne profitez pas des étrangers installés chez vous, ne les maltraitez pas. Vous-mêmes, vous avez été des étrangers en Égypte ».
« Quand vous ferez la récolte, vous ne couperez pas les épis qui sont au bord de vos champs. Vous ne reviendrez pas ramasser les épis qui restent... Vous les laisserez aux pauvres et aux étrangers installés dans le pays ».
« Vous aurez les mêmes lois pour les étrangers installés chez vous et pour les Israélites... »
Être ou ne pas être… humain
Comme tous les peuples, Israël a rencontré bien des difficultés à observer ses propres lois. Au lieu de lui jeter la pierre, voyons ce que nos nations dites civilisées font à ceux qui sont « accueillis » chez nous ou qui frappent à nos portes.
Un peuple a-t-il les dirigeants qu’il mérite ? Cela se discute mais il revient en tout cas à chacun de montrer l’exemple et de faire comprendre aux élus que l’accueil de l’étranger n’est pas négociable. C’est une question de justice, pour ne pas dire d’égalité et de fraternité entre êtres humains.