Ce Croire et lire est le premier de notre série Science et foi(1). Nous sommes tout particulièrement reconnaissants à Peter Clarke d’avoir si généreusement répondu à notre demande.
La tâche était pourtant délicate puisqu’il s’agissait de proposer un ouvrage rigoureux et bien informé tout en veillant à le rendre accessible au plus grand nombre. Or, les questions que la neurobiologie pose aujourd’hui à la foi chrétienne sont nombreuses et complexes.
Il faut dire que beaucoup des journalistes qui vulgarisent les résultats des recherches en cours ajoutent parfois aux difficultés en brouillant les pistes. En effet, il leur arrive de prendre des libertés avec la démarche scientifique elle-même. Les titres accrocheurs, et souvent le contenu, disent plus et autre chose que les conclusions que l’on peut légitimement tirer des recherches elles-mêmes. Or, les questions soulevées sont sensibles et influent nécessairement notre positionnement par rapport à la croyance mais aussi à la conception que nous avons de l’homme lui-même.
Quelques citations illustreront brièvement notre propos.
Un article de la publication Science et Vie(2) déclare : « Des travaux récents de neurobiologistes font apparaître que le cerveau est structuré pour que l’homme adhère à l’idée du divin ». Quant à la revue Pour la science, relayée par le site www.cerveauetpsycho.fr, elle fait état d’une recherche américaine qui montre que ce sont les mêmes zones cérébrales qui s’activent quand un croyant cherche à savoir ce qu’il pense lui-même et ce que Dieu pense quand on l’interroge sur tel ou tel sujet. Le titre de l’article « Dieu, c’est Moi » en dit long sur les déductions de l’auteur. Pour d’autres(3), ce sera : « Dieu serait donc le "Moi" freudien de chaque individu et il y aurait alors autant de dieux que de croyants, chacun le façonnant à son image ».
Dans son édition du 11 mars 2009, Le Monde indique « Des chercheurs déclarent… avoir localisé la zone du cerveau qui contrôle la foi religieuse. Selon leurs travaux…la croyance en un pouvoir supérieur, céleste, est un atout de l’évolution qui aide les hommes à survivre ». Il n’en faut pas plus pour que beaucoup franchissent le pas et proclament que les sciences du cerveau expliquent la religion et la foi, si ce n’est l’homme lui-même, alors conçu comme une machine….
Peter Clarke est particulièrement indiqué pour répondre à ces interrogations. Il a été en effet professeur associé à l'Université de Lausanne (Suisse) jusqu’à sa retraite en 2012. Il y a enseigné l'anatomie et la neurobiologie au département de Biologie cellulaire et de Morphologie (DBCM). Son thème de recherche a été la mort neuronale. Il est croyant, profondément respectueux de la Bible et de son message, et membre du comité de rédaction du journal Science and Christian Belief.
Nous le remercions d’avoir « remis les pendules à l’heure » à chaque fois que c’était nécessaire en interprétant dans leur vrai cadre les résultats des dernières recherches en neurologie sur notre sujet. Nous lui sommes tout particulièrement reconnaissants de l’avoir fait de façon simple et accessible. De tout cœur, nous lui souhaitons de publier un jour prochain un ouvrage qui rendra compte de façon plus complète et « savante » du fruit de ses recherches. Ce sera assurément un service précieux de plus qu’il rendra à la foi comme à la science.
Notre reconnaissance va également au Réseau des scientifiques évangéliques et tout particulièrement à Lydia Jaeger qui a accompagné d’un bout à l’autre la rédaction de ce livre. Ses conseils avisés nous ont permis d’éviter bien des écueils.
Peter Clarke aime citer Galilée lorsque celui-ci disait : « Les Saintes Écritures nous apprennent comment aller au ciel, pas comment le ciel doit aller ». La lecture de son livre devrait nous permettre d’adopter dans le domaine des neurosciences une perspective semblable en rendant à la Bible et à la neurobiologie leur place respective. Faire ce travail est un grand service rendu et à la science et à la foi. Il devrait donner plus de sérénité à chacun et lever des obstacles inutiles sur le chemin de la foi et sur celui de la science.