Parfois, les mauvaises nouvelles s’accumulent et viennent miner notre quotidien de façon implacable.
Un paysage bien sombre
Ces derniers mois, un rouleau compresseur s’est imposé sur nos routes, et chaque tour de roue a été une catastrophe. Un ami d’Haïti m’envoie des appels au secours ; un autre me montre les photos de sa région incendiée ; une collègue s’épuise au chevet d’un parent accidenté et moi-même, j’ai accompagné ma jeune sœur dans ses dernières luttes contre un cancer sournois.
De plus, chaque bulletin d’information nous accable avec la Covid et ses variants, les dictateurs et leurs sbires, les corruptions, les complots plus ou moins virtuels… Sale temps pour le moral !
Comment réagir ?
Comment encaisser sans s’enfermer dans l’indifférence, la fuite ou le désespoir ? Les drames et les dérèglements de toutes sortes agressent tous azimuts. Même la terre se tord de douleur.
On se noie dans nos malheurs et quandon retrouve un peu d’air, une main cruelle nous replonge sous l’eau. Aux nombreux « pourquoi ? » que nous lançons depuis notre naissance s’ajoutent désormais « comment s’en sortir ? » Les réponses ne viennent pas ; il faut chercher ailleurs que dans les ressources auxquelles nous avons cru jusqu’ici, mais qui sont maintenant caduques, dépassées elles aussi.
Lumière dans l’obscurité
J’ai entendu l’expression fataliste d’un voisin désabusé : « Il faut porter sa croix ! » Ce qui semblait ouvrir sur un abîme sans fond m’a soudain apporté la lumière dans les ténèbres environnantes.
S’est imposée l’image du Christ portant sa croix sans se plaindre de l’injustice, de la méchanceté, des circonstances. Comment a-t-il fait pour ne pas s’effondrer ? Je veux sa « recette » pour traverser ma propre vie et mon propre temps.
Changer d’horizon
Ce n’est pas tant qu’il faille tenir coûte que coûte pour rester debout ; il faut regarder autrement et voir au-delà. L’ici et le maintenant ne sont pas tout. Jésus savait que le calvaire n’était pas la fin et qu’après, le néant n’était pas obligatoire.
Il ne s’agit pas de nier notre réalité dans ses brutalités et dans ses horreurs pour se réfugier dans un espace façonné par une froide désinvolture. Il s’agit de se souvenir que la vie terrestre est une étape et que mentent tous ceux qui prétendent qu’après, il n’y a rien. En marchant vers le Golgotha, Jésus voyait le tombeau vide et la victoire sur la mort, mais aussi sur la vie mortifère.
L’apôtre Paul, qui a eu son lot de misères, a confié ceci : « J’estime que nos souffrances du temps présent ne sont pas comparables à la gloire que Dieu nous réserve. »
Sans crier un « vivement » trop égoïste, retrouvons le seul sens réel de la vie.