Love and Mercy (Amour et miséricorde, en français) a connu une carrière courte dans les salles, mais il mérite vraiment le détour. Biopic sur Brian Wilson, le leader des Beach Boys, le film adopte un parti pris original : bâtir le récit autour de deux périodes clé de la vie du musicien, incarné par deux comédiens différents.
La première période se situe dans les années 60, au sommet de la gloire, quand les problèmes névrotiques de Brian Wilson s’intensifient. La deuxième, une vingtaine d’années plus tard, alors que le chanteur est cloîtré chez lui, complètement sous l’emprise de son médecin.
D’une dépendance à l’autre
Le film est passionnant pour plusieurs raisons. D’abord pour la plongée qu’il propose dans le processus créateur d’un esprit original, mais fragilisé par une enfance difficile (les séances d’enregistrement en studios sont de grands moments). Mais il est aussi intéressant sous l’angle des addictions, en particulier pour la deuxième période de la vie de Brian Wilson. On y assiste à une dépendance chimique, par les médicaments qui lui sont prescrits, et une dépendance psychologique à cause des manipulations intéressées de son médecin.
L’amour, une arme redoutable
Cette double dépendance étouffe complètement le génie créateur du musicien et l’isole socialement... jusqu’à la rencontre avec Melinda, la femme qui va par amour le libérer de cette spirale infernale. Sa patience et sa douceur envers Brian, mais aussi sa détermination et son courage face à son médecin sont remarquables. On ne peut pas sortir seul de telles dépendances, et l’amour est une force décisive pour les vaincre.
Love and Mercy est donc un film passionnant, parfois inquiétant, mais finalement porteur d’espoir. Il mériterait vraiment d’être plus connu !