aux César 2023*…
Le grand vainqueur de la cérémonie des César cette année aura été
La nuit du 12 de Dominik Mol, avec six trophées, dont celui de meilleur film. C’est amplement mérité pour ce récit d’une enquête policière qui, on l’apprend dès le début du film, ne sera pas résolue. Un thriller où la tension monte au fur et à mesure des fausses pistes, des espoirs déçus, des frustrations et des colères des enquêteurs, le tout sur fond de violences faites aux femmes. Un grand film humain aux accents féministes.
L’innocent, de Louis Garrel, qui avait reçu 11 nominations, n’a récolté finalement que deux César. Cette comédie propose un mélange des genres très réjouissant : comédie romantique, chronique familiale, film de braquage… pour un film au ton tout à fait original qui parvient à faire la fusion entre le burlesque, le romantisme et le suspense.
Un des événements de la soirée était le deuxième César consécutif (ça n’était jamais arrivé) pour Benoît Magimel… Il faut le mentionner, même si je n’ai pas vu Pacifiction. En revanche, j’ai vu le très beau Revoir Paris, pour lequel Virginie Efira a reçu son premier César, après six nominations. C’est un bouleversant récit de résilience, un film d’une grande intensité émotionnelle, pudique et sensible. Sans être une reconstitution des attentats de Paris en novembre 2015, c’est une fiction qui fait écho au drame. Mais le récit s’intéresse moins à l’attentat qu’à ses conséquences traumatiques chez les rescapés.
Mentionnons encore le César du meilleur film étranger accordé à As bestas de l’espagnol Rodrigo Sorogoyen. Un thriller psychologique intense, d’une maîtrise absolue, qui parle de la peur et de la haine de l’autre.
… et aux Oscars 2023**
Avec 7 Oscars,
Everything Everywhere All At Once a raflé presque toutes les récompenses majeures, ne laissant que l’Oscar du meilleur acteur à Brendan Fraser pour
The Whale.
Everything Everywhere All At Once est une fable existentielle complètement barrée ! Les réalisateurs osent tout, leur imagination semble n’avoir aucune limite et nous entraîne dans un délire visuel des plus réjouissants, à l’inventivité folle et bourrée de références cinématographiques. Avec, à la fin, une morale simple et positive, qui étonne après tant d’extravagance déjantée.
Quant à The Whale, dans lequel la performance de Brendan Fraser est saisissante, c’est un drame bouleversant mais aussi assez éprouvant, une nouvelle plongée fascinante dans l’univers tourmenté de Darren Aronofsky. Le récit d’une quête de rédemption, ou en réalité de plusieurs quêtes de rédemption, parce que c’est le cas pratiquement pour tous les personnages du film !
À noter aussi les 4 Oscars, dont celui du meilleur film en langue étrangère, pour À l’ouest, rien de nouveau, un film de guerre allemand très réaliste auquel toutefois je n’ai rien trouvé d’exceptionnel.