Le couple Besson divorce... et ça se passe de façon conflictuelle. Miriam demande la garde exclusive de leur fils, accusant son mari Antoine de violences. Ce dernier nie ces accusations et demande la garde partagée. C'est ce que la juge finit par accorder et Julien, leur fils, se retrouve pris en otage entre ses parents.
Un drame familial filmé comme un véritable thriller
Les mots du titre ont un double sens. S'il se réfère au combat pour la « garde » de l'enfant, il évoque aussi la violence : sur une arme blanche, la « garde » est une pièce séparant le manche de la lame... C'est cette violence, qu'elle soit psychologique ou physique, qui est au cœur du film. La scène d'ouverture, devant la juge d'instruction, est glaçante. Elle nous met dans l'embarras et l'incertitude. Et puis la vérité sur les relations dans le couple émerge assez rapidement. La tension ne cesse alors d'augmenter – c'est sans doute dans les moments de silence, ou les scènes sans dialogues, que la tension est la plus forte – jusqu'à la géniale et terrible scène finale, haletante et presque insoutenable !
Un film coup de poing
Il faut le dire : on ne sort pas indemne d’avoir regardé ce film... mais le choc est salutaire car il souligne l’un des drames de notre temps : celui des violences conjugales dont bon nombre de femmes sont victimes. Les mécanismes de manipulation, d'intimidation, de culpabilisation mis en œuvre par le mari pervers narcissique sont remarquablement évoqués et font froid dans le dos. La mise en scène précise et habile de Xavier Legrand (dont c'est le premier long métrage) maintient en haleine tout au long du film. Et que dire de l'interprétation exceptionnelle des deux principaux acteurs !
Jusqu'à la garde a obtenu deux prix au festival de Venise (dont le Lion d'argent récompensant la meilleure réalisation) et le César du meilleur film en 2019. C'est amplement mérité.
Nous voici invités à ne pas rester silencieux sur le drame des violences faites aux femmes aujourd'hui.