Un homme naufragé se retrouve seul sur une île déserte. À plusieurs reprises, il tente de quitter l’île à bord d'un radeau qu'il construit de ses mains, mais systématiquement son embarcation est détruite par une mystérieuse tortue rouge. Chaque fois, il est contraint d’opérer un demi-tour. Un jour, la tortue sort de l'eau et rejoint l'homme sur l'île. En colère, l'homme la renverse sur la plage et la laisse sur le dos, en plein soleil...
Difficile de trouver un film de cinéma qui parle de méditation : une telle expérience intérieure et silencieuse passe difficilement à l’écran ! J’ai pensé toutefois à ce merveilleux film d’animation, dont j’avais déjà parlé dans cette rubrique il y a quelques années. La tortue rouge est un film rare qui nous emporte dans un voyage onirique, plein d'émotion et offre 80 minutes de bonheur dont on ressort à la fois ému et plein de sérénité. Le film a la particularité d’être sans aucun dialogue. Grâce à son histoire simple et belle, pleine de poésie, et à son animation épurée, le film invite à se mettre à l’écoute, à observer, à méditer.
C’est un conte philosophique sans parole qui évoque, parfois avec des accents oniriques, toutes les étapes de la vie (la naissance, l'amour, la transmission, la séparation, la mort...), mais aussi notre rapport à la nature et au vivant. Sa dimension symbolique et mystérieuse nous invite à une appropriation personnelle du récit. Portés par sa très belle bande originale, nous sommes emportés dans une expérience proche de la méditation, invitant à la fois à l’introspection, à l’écoute de ce qui nous entoure et à l’ouverture à l’autre (et à l’Autre ?).