Nous distinguons facilement entre vie privée et vie publique… Il n’en sera pas toujours ainsi.
Au-delà de la honte internationale qu’elle inflige à la France, l’affaire DSK risque de marquer un tournant dans la façon dont on traite à la légère des femmes qui ne le sont pas. Au-delà des faits incriminés (et peut-être officiellement établis au moment où vous lirez ces lignes), beaucoup de petits secrets d’alcôve, de banquettes de voitures ou de clubs pas très respectables sortent de l'ombre au sujet de notables censés être respectables. Des accusations d’abus sexuels à des degrés divers commencent à être dévoilés. Les femmes victimes qui se taisaient se mettent à parler, voire à porter plainte. « Il n’y a rien de caché qui ne doive être découvert, ni de secret qui ne doive être connu »(1) , nous dit l’Évangile.
On a parfois l’impression que le monde est plus mauvais qu’autrefois, mais c’est peut-être parce que les informations circulent plus vite, plus facilement, et partout ; et donc que les turpitudes des humains, qui sont très médiatiques, sont beaucoup plus exposées qu’avant. C’est angoissant, mais c’est tant mieux. Après tout, pour s’en tenir au monde politique, ceux qui ont la conscience tranquille ne sont guère ennuyés par les « affaires ». Mieux : ils les désamorcent parfois très vite, tel Lionel Jospin faussement accusé d’avoir malhonnêtement acquis sa maison de l’île de Ré.
(1) Luc 12.2
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