Jusqu’ici, on croyait qu’il y avait quatre évangiles : Matthieu, Marc, Luc et Jean. Certes, on sait depuis longtemps qu’il y a d’autres livres qui portent également le nom d’évangile : Thomas, Jacques, Philippe, Judas, Barnabas… Toutefois, on sait aussi que leurs auteurs ont emprunté les noms de personnages illustres et qu’il faut les dater de bien après le premier siècle. On appelle donc ceux-ci évangiles apocryphes (1).
Quant à ce « cinquième évangile », il est tout autre.
Les spécialistes s’accordent même pour dire qu’il a été écrit avant les quatre premiers. Il est aussi beaucoup plus court qu’eux. Jésus n’y est pas cité par son nom mais y est présenté comme le « Serviteur du Seigneur ».
Il donne l’impression d’avoir été écrit quelques années après sa mort par des contemporains qui regrettent de n’avoir pas compris qui était vraiment cet homme qu’ils ont rejeté alors que c’est Dieu qui l’avait envoyé. Saisissant !
En voici quelques extraits :
Qui a cru à la nouvelle que nous avons apprise ?
Il n’avait ni la beauté ni le prestige qui attirent les regards.
Tout le monde le méprisait et l’évitait. C’était un homme qui souffrait, habitué à la douleur. Il était comme quelqu’un que personne ne veut regarder. Nous le méprisions, nous le comptions pour rien.
Pourtant, ce sont nos maladies qu’il supportait, c’est de notre souffrance qu’il s’était chargé. Et nous, nous pensions : c’est Dieu qui le punit de cette façon, c’est Dieu qui le frappe et l’abaisse.
Mais il était blessé à cause de nos fautes, il était écrasé à cause de nos péchés. La punition qui nous donne la paix est tombée sur lui. Et c’est par ses blessures que nous sommes guéris.
On l’a fait souffrir, mais lui, il a accepté cela, il a gardé le silence. Comme un agneau qu’on mène à l’abattoir, il a gardé le silence.
On l’a arrêté, jugé, puis supprimé. Mais qui a fait attention à ce qui lui arrivait ? Oui, on l’a enlevé du monde des vivants. Il a été enterré avec les gens mauvais. Sa tombe est avec les riches. Pourtant, il n’avait rien fait de mal et il n’avait jamais trompé personne.
Mais le Seigneur donne raison à son serviteur écrasé. Et il a rétabli celui qui avait offert sa vie à la place des autres…
Mon serviteur, le vrai juste, rendra justes un grand nombre de gens, parce qu’il s’est chargé de leurs péchés.
C’est pourquoi je le mets au rang des plus grands… En effet, il a accepté librement de mourir et d’être mis avec les bandits. Oui, il a porté les péchés de beaucoup de gens et il est intervenu pour les coupables.
Étonnant, non ? C’est bien de Jésus que cet « évangile » parle, n’est-ce pas ?
En fait, les lecteurs de la Bible auront reconnu dans ces extraits un très vieux texte du prophète Ésaïe (chapitre 53) écrit des siècles avant l’ère chrétienne (2).
Le miracle n’est donc pas qu’on ait découvert un nouvel évangile mais que des siècles à l’avance, Dieu avait annoncé avec tant de détails la venue du Christ Jésus.
Tout y est : sa naissance, sa condition modeste, sa vie exemplaire sans aucune faute, son rejet, sa mort à la place des pécheurs, sa puissance de guérison et de salut… et même son retour à la vie, bref sa résurrection !
Pour celui qui veut bien le reconnaître, la Bible est pleine de scoops. De vrais miracles d’inspiration.