Si de nombreuses associations œuvrent dans le champ de la famille, nourries par la foi, l’amour et l’espérance, les AFP adossées aux paroisses veulent défendre et représenter les familles auprès des pouvoirs publics. En France, la loi de 1945, et celle de 1975, les reconnaît comme mouvement familial, membre de l’Union Nationale des Associations Familiales. Elles traduisent aussi sur le terrain les valeurs de l’Évangile par des actions proposées aux familles. Leur service s’étend à tous, y compris à ceux qui sont en rupture familiale, isolés ou déracinés.
Des outils précieux
Les constats engagent à l’action, et des réponses adaptées sont proposées. Les groupes de parole, d’accompagnement et de soutien répondent à cette nécessité de s’enrichir par l’expérience de l’autre : préparation au mariage, parcours couple, accompagnement à la parentalité pendant la grossesse et dans toutes les étapes de la vie de l’enfant. Des outils sont donnés aux familles afin qu’ellesne se renferment pas sur elles-mêmes. Elles peuvent ainsi exprimer leurs difficultés. Les AFP se sont mobilisées notamment contre les violences intrafamiliales, qu’elles soient psychologiques ou physiques.
Des actions variées
L’entraide familiale se manifeste aussi entre familles par l’organisation de collectes alimentaires, vestimentaires ou par du covoiturage. Un travail particulier est mené localement pour accompagner les familles migrantes de façon multiforme, sans oublier l’accueil des mineurs étrangers isolés.
Les AFP ont aussi développé des cafés associatifs, lieux d’échanges et de rencontres favorisant le lien social intergénérationnel autour de projets artistiques, de l’art créatif, du soutien scolaire.
Le champ de l’éducation n’est pas oublié avec la nécessité de permettre à chaque parent de choisir le mode d’instruction de son enfant et de s’y impliquer. Les AFP gèrent également des établissements scolaires privés, des centres de loisirs, des clubs de prévention.
Ces actions ne sont pas exhaustives car elles sont portées par les familles et pour les familles, et dépendent donc des besoins tous spécifiques et souvent bien différents d’une ville ou d’un quartier à l’autre.
« SOURIRE » UNE ASSOCIATION QUI PORTE BIEN SON NOM
Créée en avril 2012, notre association “Sourire” vient en aide aux familles grâce à des actions éducatives, solidaires et morales.
Pendant la crise sanitaire, nous avons aidé notamment par des dons de masques et de mobilier pour les familles dans le besoin. En effet, une généreuse donatrice nous a proposé à plusieurs occasions de nombreux meubles. Il s’est avéré que plusieurs personnes en avaient besoin. Nous avons donc loué un camion, monté une équipe intergénérationnelle pour organiser le ramassage et la livraison des meubles. Les familles concernées ont été ravies de pouvoir bénéficier de ce mobilier de qualité. Ce temps de solidarité a été vécu de manière très forte, tant au niveau des bénévoles que des bénéficiaires, car même si la situation sanitaire ralentit nos actions, elle ne les rend que plus belles !
APPRENDRE AUTOUR D’UN JARDIN PARTAGÉ
Cela fait maintenant six ans que nous avons créé à Strasbourg un jardin partagé solidaire et pédagogique. Nous sommes une vingtaine de familles impliquées dans le projet et nous avons créé un emploi à mi-temps de coordinateur afin de nous enseigner les techniques de l’agroécologie.
Non seulement nous apprenons à cultiver des légumes, mais aussi à manger différemment et à tendre vers une meilleure autonomie. Nous partageons chaque samedi les récoltes avec une attention solidaire.
Nous pensons qu’il est important de sauver les semences anciennes, mais aussi de transmettre les savoirs et les techniques. Dans ce but, nous réalisons régulièrement des rencontres autour du jardinage, notamment dans l’EHPAD Emmaüs à proximité du jardin partagé. Les enfants de différentes écoles y viennent aussi afin de découvrir les merveilles de la nature.
Nous sommes convaincus que la transition écologique commence dans les familles et que le jardin est un formidable terrain d’expériences et d’apprentissages au quotidien.
Mais, plus encore, c’est un lieu de rencontre, de lien social et de fraternité.
UNE PAUSE POUR LES PARENTS, DU BONHEUR POUR LES ENFANTS
Dans le cadre du soutien à la parentalité, nous avons mis en place un atelier d’éveil musical « Chants et babillages ». Son but : créer du lien entre les parents et leur(s) bébé(s).
Les parents qui participent à ces ateliers ont des motivations diverses. Virginie avance que c’est « surtout pour voir du monde, sortir de la maison et partager un moment avec Manon ailleurs qu’à la maison. » Pour Laëtitia, c’est un peu différent : « La première fois qu’on est venus c’était juste pour voir. Après, on a vu que les chansons lui plaisaient et que ça le défoulait. En plus, il voit des enfants. »
Ces ateliers aident le parent à faire une pause dans son quotidien, à partager avec son enfant et à avoir confiance dans son rôle d’éducateur car il peut reproduire, en dehors de ce temps, ce qu’il a chanté. « Dès que je chante « Pomme de reinette » elle fait ça [mime sa fille qui tape sur la table]. » Virginie ajoute : « Les marionnettes, elle aime aussi. »
NB : Les prénoms ont été changés.
Isabelle Pertays, AFP Magny en Vexin