Cinquante ans après... L’enfant que j’étais ce 4 avril 1968 a grandi. Il a découvert le monde, s’est formé au contact de ses réalités et maintenant est appelé à s’y engager.
Cinquante ans ... Mon souvenir de ce jour-là est entouré d’un voile légèrement brumeux. La gravité de l’événement, je la percevais alors par l’impact de la nouvelle sur mes parents. Aujourd’hui, je comprends mieux. J’ai appris – quelque peu – l’histoire. La figure de Martin Luther King m’apparaît dans des contours plus clairs, plus personnels, plus nets.
Cinquante ans... Le monde a tourné très vite. Le paysage a changé du tout au tout. Les centres d’intérêt se sont déplacés. Les hommes en vue ne sont plus les mêmes. Il n’empêche que nous sommes là, appelés à vivre, à agir, à être ce que nous sommes dans le contexte qui est le nôtre... continuité dans la discontinuité.
Et là, par delà changements et mutations, Martin Luther King me parle encore, aujourd’hui ; très fort. Il m’est arrivé, ici ou là, de me replonger dans sa vie et dans quelques-uns de ses écrits. Il m’en reste l’image extrêmement forte d’un homme qui a su traduire l’Évangile en pertinence avec son contexte, dans son cadre de vie, en référence aux problèmes cruciaux de sa communauté et de son temps. L’Évangile n’est pas chez lui relégué dans les « arrière-mondes » et ne se dilue pas dans des généralités sur l’homme. Résolument, Martin Luther King a pris le parti de faire face, toujours, à la situation : sa vie le montre dans son immense valeur d’engagement ; ses prédications en témoignent aussi, avec leurs nombreuses références aux courants de pensée contemporains et leur constante application aux besoins concrets des auditeurs. Avec lui, Dieu apparaît vraiment comme le Dieu de l’histoire, de notre histoire, comme le Vivant.
Cinquante ans après, je m’interroge et je me demande si
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