Je ne peux pas croire que ça n’arrive qu’à moi.
Décembre est là. On voit l’assemblée générale poindre à l’horizon.
Mais ça va, c’est encore loin.
Il y a tellement de choses à faire à échéance bien plus courte : la prochaine prédication, le prochain rendez-vous, la préparation de la semaine universelle de prière en janvier. On ne veut pas se laisser déconcentrer : l’assemblée générale, on verra ça après.
Puis, début février, on se réveille en sursaut. On prend soudainement conscience du travail à abattre, qui vient s’ajouter à tout ce qui remplissait déjà fort bien les agendas du conseil et du pasteur. S’ouvre alors une course contre la montre caractérisée par une surcharge de travail, une montée de stress et beaucoup de précipitation dans une préparation qui, on s’en rend compte un peu tard, aurait eu tout intérêt à être vécue dans le calme.
Parce qu’une assemblée générale, ça n’est pas seulement une échéance administrative à passer : c’est le poumon de la vie de l’Église. Mieux vaut lui laisser le temps de bien faire son œuvre.
Nous pouvons vivre nos assemblées générales comme un acte profondément ancré dans la tradition chrétienne de gouvernance. En Actes 1, nous voyons comment Matthias a été choisi par la communauté des croyants de Jérusalem pour remplacer Judas Iscariote. Même si la méthode a de quoi nous surprendre (un tirage au sort !), ce qui est intéressant ici c’est de constater que le discernement de la volonté de Dieu à ce sujet fut un discernement collectif.
Quant à la forme, l’arrivée de l’Esprit saint sur cette communauté naissante n’intervient qu’au chapitre suivant. Et ça change tout, bien entendu. Dieu parle maintenant directement à notre esprit, il « opère en nous le vouloir et le faire pour son bon plaisir » (Ph 2.13), tant et si bien que tout chrétien, né de Dieu par l’Esprit saint, est à même de participer au discernement de la volonté du Seigneur pour la communauté locale à laquelle il a été ajouté.
Voici, donc, ce que nous vivons en assemblée générale : un discernement collectif de la volonté de Dieu pour ce qui concerne son Église.
Suis-je le seul à m’y prendre un peu tard pour que ce discernement, ce temps d’écoute nécessaire, se fasse dans les meilleures conditions ? J’en doute.
C’est parce que je ne voulais pas revivre une telle précipitation et les tensions qu’elle génère que j’ai réfléchi à des outils pour ne plus me laisser surprendre. Par ailleurs, je leur ai découvert avec plaisir un bénéfice collatéral : ils me permettent de ne plus perdre de temps à me reposer, chaque année, les mêmes questions. Une partie non négligeable de nos assemblées générales peut, en effet, être systématisée, de telle façon qu’on arrête de réinventer l’eau chaude d’une année à l’autre.
Vous êtes prêt ? On y va....