Introduction
Qui sommes nous, en tant qu’êtres humains ? Traditionnellement, les philosophes nous ont dit que les êtres humains sont des créatures rationnelles. C’est-à-dire, nous avons la capacité de raisonner et c'est cela qui nous différencie des animaux. Voilà la réponse traditionnelle. Pourtant, le monde actuel répond différemment et plusieurs propositions sont faites. J’aimerais en voir deux avec vous aujourd’hui.
1- La somme totale des rôles sociaux que nous jouons ?
Les sociologues nous disent que l’on n'est que la somme totale des rôles sociaux que l’on joue. Les sociologues suggèrent que nous ne sommes rien que la combinaison des identités que la société nous a enseignées - époux, parent, ami, citoyen, employé, voisin, etc. Ce sont des rôles / des identités dont nous changeons constamment.
Par exemple, je me lève le matin et je suis tout de suite « papa » / parent. Pendant ces jours de grève, il fallait que je conduise mes enfants à l’école ! Quelques minutes plus tard, en revenant, je tombe sur le couple retraité qui habite en dessous dans mon immeuble. Je deviens « Philippe » / voisin - et je bavarde avec eux. Je monte à l'appartement et le téléphone sonne. C’est le siège en Angleterre et mon rôle a encore changé : je suis cadre pour une agence missionnaire. À dix heures je passe aux Cèdres lors de la pause café pour discuter avec les étudiants de langue - pour qui je suis l’aumônier. Pendant l'après-midi, j'ai un rendez-vous à la mairie où je deviens « M. Halliday » / citoyen. À la fin de la journée je m'assois avec Rosemary et je suis simplement « Philippe » / mari. Tout comme vous, mon identité et le rôle que je joue changent sans cesse.
Les sociologues arrivent à la conclusion que notre vie n'est que la somme totale de tous ces rôles que ces groupes divers nous ont appris à jouer. Mais qu'est-ce qui se passe quand nous enlevons tous ces rôles ? Y a-t-il quelque chose qui reste, là au fond de notre être ?
Nous avons, dans l'assemblée, des parents qui ont des enfants à la fac. Je me demande si certains ont déjà vécu l'expérience effrayante où leur fils / fille leur passe un coup de fil pour dire : « Maman, Papa, je vais prendre un trimestre de congé après les vacances, d'accord ? » Maman et Papa demandent : « Pourquoi ? » Et l'étudiant dit, « Oh, tu sais... j'ai besoin de prendre un peu du temps à moi ». Les parents pensent : « Quoi ! De quoi parle-t-il ? Il n'a rien fait dans toute sa vie, le paresseux ! » Mais, ils restent calmes et compréhensifs, et ils demandent, « Du temps pour quoi faire, chéri ? » Et puis leur fils / fille annonce : « Du temps pour me trouver ». « J'ai besoin d'enlever tous les rôles sociaux et les identités qui m’ont été imposés par mes parents, mes amis, la fac, l'Église, la société. J'ai besoin de les enlever tous pour découvrir qui je suis ». (Cela a l'air profond, n'est-ce pas ? !) « Mais, qu'est-ce qui va se passer ?» demandent les parents, calmement, « Si tu te débarrasses de toutes ces identités prescrites et tu trouves qu’il n’y a personne là ? ! »
Si on épluche un oignon, qu'est-ce qui reste ? Rien ! Un oignon n'est que la somme totale de ses couches de peau. Peut-être que notre étudiant va faire son long voyage au fond de son être pour découvrir, simplement, qu'il n'y a personne là !
L'Évangile chrétien répond à cette définition de ce qui nous sommes en disant, « Vous avez raison en partie. » Le “moi” n'est pas une identité qui attend d'être découverte par l'introspection ; le “moi”, c'est une identité qui attend d'être créée par une relation avec Jésus-Christ. Il n'y a personne au fond de vous qui attend d'être trouvé, mais il y a quelqu'un qui attend d'être créé - et cette création se réalise par un engagement envers Jésus-Christ.
Samedi dernier, j’étais avec le groupe de jeunes adultes et nous avons lu ensemble les paroles de l'apôtre Paul aux Corinthiens : « Si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées ; voici : (toutes choses) sont devenues nouvelles » (2 Co 5.17).
Dieu a créé ce monde et Il nous a créés. Il l'a fait pour qu'Il puisse prendre plaisir à partager notre vie et notre amitié. Cela nous semble étrange, n'est ce pas ? Pourquoi Dieu voudrait-t-Il l'amitié de personnes sans importance comme vous et moi ? Ce qui est sûr, c'est que ce n'est pas à cause de ce que nous pourrions lui offrir. Nous n'avons rien de bien. En effet, il n'y a pas d'explication sauf celle que Dieu nous aime. Il choisit de nous aimer, même si nous ne le méritons pas.
En tant que créatures de Dieu, nous ne pouvons connaître la vie « en abondance » que quand nous vivons en relation avec notre Dieu créateur - c’est comme cela qu’Il nous a conçus. Et cette relation avec Dieu commence au moment où nous le reconnaissons comme Créateur et Seigneur et où nous abandonnons notre vie entre ses mains. Et paradoxalement, c'est à ce moment là - en abandonnant notre vie à Christ - que nous la trouvons.
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