“Dans les derniers jours, dit Dieu, je répandrai de mon Esprit sur tous, […] en ces jours-là, je répandrai de mon Esprit, et ils parleront en prophètes”. Citation de la prophétie de Joël 3, par l’apôtre Pierre lors de ce rassemblement de Pentecôte tout à fait remarquable que Luc décrit en Actes 2. La manière dont il reprend les paroles de Joël 3 l’exprime clairement : la conséquence première de l’effusion généralisée du Saint- Esprit est de faire de l’Église un peuple de prophètes(1). Avant Joël, Moïse l’avait déjà souhaité : “Ah ! si tout le peuple du Seigneur était composé de prophètes, si le Seigneur mettait son souffle sur eux !” (Nb 11.29).
Les épîtres pauliniennes présentent la prophétie comme une pratique qui a toute sa place au sein de l’église locale. 1 Corinthiens 14 est l’enseignement le plus long et détaillé du Nouveau Testament concernant le déroulement et le contenu du culte chrétien communautaire. Or, Paul y donne une place importante à la prophétie, introduisant son propos par une exhortation à “aspirer aux pratiques spirituelles, surtout à celle qui consiste à parler en prophètes” (1 Co 14.1).
Tout chrétien qui veut réfléchir sérieusement sur l’ecclésiologie biblique ne peut donc pas estomper cet aspect fondamental exprimé dans l’Écriture : premièrement, l’Église est présentée comme un peuple composé de prophètes et deuxièmement, la pratique de la prophétie doit avoir une place de choix au sein des rencontres de l’Église locale. L’Écriture questionne notre pratique : Qu’en est-il dans nos Églises ? La prophétie est-elle toujours d’actualité ? Si oui, en quoi consiste exactement la prophétie dont Paul encourage la pratique ?
Pour répondre à ces questions, nous proposons, dans un premier temps, de faire un petit tour d’horizon des divers points de vue concernant la pratique de la prophétie dans l’Église d’aujourd’hui. Puis, nous essayerons de présenter une synthèse des données bibliques à ce sujet. Enfin, nous conclurons par quelques pistes de réflexion sur notre pratique de la prophétie.
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