S’il fallait trouver un dénominateur commun aux divers articles de ce numéro, ce serait peut-être le fait qu’ils abordent des questions difficiles et des mots dont la charge affective est forte : fondamentalisme, prophétisme, œcuménisme…
Chacun sait que le mot ”fondamentaliste” est aujourd’hui une insulte et qu’il n’est pas agréable de se voir ainsi étiqueté. L’article d’Alain Nisus, dont nous présentons la première partie, nous aidera à y voir clair, au delà de toute passion. Très bien informé, il essaie de montrer les origines de ce terme et son sens théologique avant de se demander si les évangéliques sont ou non des fondamentalistes.
La question “charismatique” demeure elle aussi en débat. Nous l’abordons ici par l’angle du ministère prophétique et de la sagesse qu’il nécessite. Tous les lecteurs n’entreront sans doute pas dans la perspective de Jean-Marc Potenti, mais tous pourront tirer profit de sa manière d’aborder cette question difficile.
Le dernier texte se veut l’écho des principales réflexions que les Congrès de la Fédération baptiste ont menées au long des années et des textes de référence qu'ils ont élaborés. Eux aussi ont abordé des sujets difficiles : la relation entre Églises classiques et charismatiques, les relations “œcuméniques” au sens le plus large et surtout la volonté et la capacité de vivre ensemble de communautés fortement attachées à leur autonomie. Nous avons si souvent tendance à faire table rase du passé qu’il est parfois bon de se pencher sur la pensée de nos pères et de nous apercevoir que les choses n’ont guère changé.
Les articles ne font qu’esquisser ces diverses questions. Nul doute que le débat se poursuive dans de prochains numéros.