Fin de vie et euthanasie, argent, mission mondiale, pèlerinage, spiritualité, prédication, étude de la Bible… Telles sont les différentes thématiques abordées dans ce Cahier. Chercher un lien unificateur entre celles-ci, vous en conviendrez certainement, est un défi a priori insurmontable. Mais justement, n’est-ce pas là un témoignage de la diversité des tâches et des intérêts du ministère pastoral, et plus largement, du ministère de l’Église ? Les Cahiers existent pour assister pasteurs et autres responsables dans des ministères aussi variés que complexes. Certes, ils ne pourront jamais traiter toutes les problématiques et encore moins répondre à toutes les questions. Mais en proposant des pistes de réflexion sur des sujets aussi variés, nous espérons constituer une bibliothèque de ressources, toujours plus belle et plus vaste, à même d’accompagner tous ceux qui s’impliquent dans le service de l’Église.
La diversité, dans le ministère pastoral, est un sujet en soi. Dans le contexte de l’Europe et du Canada francophone, les Églises protestantes et évangéliques ont rarement la possibilité d’avoir des pasteurs « spécialisés ». La plupart du temps, si l’Église a un pasteur, il est un généraliste, pas un spécialiste. Or, ce modèle (qu’il soit choisi ou subi) comporte certains écueils, en particulier celui du pasteur homme-orchestre, du « pasteur-à-tout-faire ». En concentrant sur lui toutes les activités de l’Église, il risque bien sûr l’épuisement. Il est donc nécessaire d’accepter que certaines tâches ne se fassent pas si personne n’est prêt à prendre le relais (ce qui, j’en conviens, est plus facile à dire qu’à réaliser concrètement). Par contre, s’il refuse de déléguer, s’il ressent le besoin de monopoliser toutes les tâches de l’Église, le danger est grand pour l’Église, tant la construction de celle-ci passe toujours par le développement et l’accueil des ministères (cf. Éphésiens 4). La collégialité et le travail en équipe ne doivent jamais être sous-estimés dans l’Église. Il faut tendre vers ce but, aussi difficile soit-il à réaliser, et quels que soient les écueils que ce mode de fonctionnement puisse comporter(1)
Le pasteur ne sera jamais capable de tout faire tout seul. Plus encore, il ne sera jamais capable de faire tout bien. Il a des forces, des dons spécifiques, et des lacunes, comme tout être humain. Or, accepter cela dans le contexte de nos Églises, c’est en même temps réaliser l’importance de la formation. Formation pastorale et formation dans l’Église : apprendre à discerner les dons des uns et des autres et les encourager dans ces domaines de service.
Si les Cahiers de l’École Pastorale peuvent apporter leur pierre à ce long, mais si joyeux processus de formation de nos pasteurs et de nos Églises, son équipe de rédaction en est bien sûr ravie ! Et si vous y participiez vous aussi ? En nous proposant des thématiques, des sujets qui vous sembleraient importants d’aborder dans ses pages…