28 août 1528. Jacques Pavanes, premier martyr picard de la Réforme.
Jacques Pavanes (Boulogne-sur-Mer, vers 1500, Paris, 1526) est un des premiers martyrs protestants.
Jacques Pavanes, (Jacobus Pavanas). Son nom s’écrit, Pouent, Pavan... Il nait à Boulogne-sur-Mer. Il intègre le groupe de Meaux autour de Guillaume Briçonnet. Il retrouve là Jacques Lefèvre d’Etaples et ses « disciples.
Ce jeune théologien traduit les écrits de Luther. Il écrit contre le purgatoire, l’invocation à la Vierge et aux saints, l’eau bénite, la messe, les bulles et les indulgences papales…
Aussi est-il emprisonné à la Conciergerie. Il est contraint à l’abjuration à la Noël 1525, date à laquelle seuls ses livres seront brûlés, mais il confesse de nouveau sa foi évangélique ce qui l’enverra à la mort sur le bûcher comme relaps.
Le mardi 28 août 1526, Jacques Pavanes est brûlé vif en place de Grève, à Paris. Il s’exprime du haut ce celui-ci, ce qui fera dire au théologien parisien Pierre Cornu : « Qu’il voudrait avoir coûté à l’Église un million d’or, et qu’on n’eut jamais laissé parler Jacques Pavanes devant le peuple ».
Simon Goulart lui a écrit un poème paru dans »Les vrais portraits des hommes illustres » de Théodore de Bèze (1581) :
Arrière humaine sagesse,
Force, grandeur et noblesse,
Qui à la terre s’attend.
Ce n’est de votre industrie,
Bruit, orgueil ni braverie
Que la vérité dépend.
Dieu fait sa grandeur connaître
Et sa sagesse paraître
Et sa puissance sentir
A ce monde qui l’oublie
Par la faiblesse et folie
Qu’il en tire et fait sortir.
Le cœur abusé méprise
de notre grand Dieu l’Église.
Et t’accorde que les mains
Dont cet ouvrage il avance
N’ont vigueur ni apparence
Entre celles des humains.
Mais aussi l’on me confesse
que l’Heur, l’Honneur, la Sagesse,
Et du monde le plus beau,
Est éteint par l’ignorance,
Petitesse et Impuissance,
Peinte au vif en ce tableau.
Le premier porte en la face
O Dieu, les traits de ta grâce
Domptant l’erreur en son fort.
PAVANES dedans la flamme,
Triomphe du monde infâme
De l’erreur et de la mort.