21 février 1881. Marc Boegner et Renée Boegner-Larchey

publié le 21 February 2023 à 01h01 par José LONCKE

21 février 1881, naissance à Epinal de Marc Boegner

Marc Boegner (1881-1980) passa les premières année de sa vie à Épinal, avant de s installer avec sa famille à Orléans où il se lia d amitié avec Charles Péguy. Après avoir achevé ses études secondaires à l' École alsacienne, à Paris, il entra en classe préparatoire de Navale, au lycée Lakanal.

Un début de myopie devait cependant l' obliger à renoncer à une carrière dans la marine. Il s orienta alors vers le droit, obtint sa licence en 1901, puis entra à la faculté de théologie protestante.

Il y soutint en 1905 sa thèse de doctorat sur Les Catéchismes de Calvin, étude d histoire et de catéchétique. Pasteur de la paroisse d Aouste, dans la Drôme, avant la Première Guerre mondiale, il fut nommé en 1918 pasteur de la paroisse de Passy dont il devait s occuper jusqu'en 1953. Le pasteur Boegner devait jouer un rôle de premier plan dans l' évolution et l' organisation du protestantisme, aussi bien à l' échelle nationale qu'à l' échelle internationale.

Mû par le désir de rassembler, il assuma la présidence de nombreux organismes comme

  • la Fédération Française des Associations chrétiennes d étudiants (de 1923 à 1935), la Fédération Protestante de France (de 1929 à 1961),

  • le conseil national de l' Église Réformée de France (de 1938 à 1950),

  • la Société des missions évangéliques de France (de 1945 à 1968).

Bien qu' il n ait jamais voulu accabler le maréchal Pétain (en faveur de qui il témoigna lors de son procès), le pasteur Boegner mit pendant l' Occupation toute son autorité morale en jeu pour tenter d améliorer le sort des juifs et s attacha, malgré les périls, à défendre et à sauver nombre d entre eux, ainsi que des réfugiés politiques.

Après la guerre, il œuvra dans le cadre du Mouvement œcuménique des Églises chrétiennes, dont il fut président de 1948 à 1954.

Il fut élu à 81 ans, à l' Académie française le 8 novembre 1962.

Il fut le premier et jusqu'à ce jour le seul pasteur à entrer sous la Coupole.

Le fauteuil qu'il allait occuper avait eu, coïncidence qui mérite d être relevée pour premier titulaire en 1634, le huguenot Valentin Conrart, le fondateur et le premier secrétaire perpétuel de l' Académie.

C est le comte Wladimir d Ormesson qui le reçut le 6 juin 1963.

Cet ancien ambassadeur près le Saint-Siège, sut trouver les mots pour rendre hommage à l' «humble grandeur » du pasteur Boegner : « Vous êtes, M. le pasteur, un homme parfaitement équilibré.

La méditation absorbera une partie de votre vie. L action animera l' autre. Celle-ci sera toujours au service de celle-là.

Vous savez toucher l' âme dans son intime sensibilité et relier toutes choses à ce point d infini à partir duquel l' homme n' est plus seulement une créature vivante comme il y en a tant d autres, mais un être privilégié auquel Dieu a ouvert l' éternité. »

A lire : Les Sept Paroles de la Croix (1957).

Il est parmi les trois pasteurs (Marc Boegner, Jean Calvin, Albert Schweitzer) à avoir un timbre français  à son effigie.

21 février 1881. Marc Boegner et son timbre

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6 décembre 1895. Renée Boegner-Larchey

Le Musée Départemental d’art ancien et contemporain d’Epinal. s’est vu attribué en 2019, une œuvre du peintre Xavier Alphonse Monchalon : Portrait de Blanche-Renée Boegner, 1881 .

La restauration de la peinture et de son cadre s’est terminée au printemps 2022. L’amélioration de son état de conservation et de préservation a permis sa présentation dans l’exposition consacrée au bicentenaire du MUDAAC.

Blanche Renée Boegner (1878-1958), est originaire d une famille protestante, républicaine et patriote, fille de Paul Boegner, préfet des Vosges.

Préfet des Vosges le 18 décembre 1877, il administra le département jusqu'au 8 janvier 1887 et fut alors nommé préfet du Loiret (1887-1892), puis de Seine-et-Marne (1892-1906).

Roger Mehl, le biographe de son frère Marc Boegner, écrit à son sujet :

«… femme d’une grande bonté, elle porta le deuil de son mari (l’officier Albert Larchey mort au début de la guerre 14-18 avec qui elle s’était mariée le 6 décembre 1895) jusqu’à sa mort survenue à l’âge de 80 ans. Comme ses deux frères (André et Marc) elle était de grande taille et se tenait très droite. Elle se consacra à l’éducation de ses deux filles Odette et Simone qui épousèrent deux frères Monod, Gérard et Adolphe, professeurs l’un et l’autre. Elle vécue toute sa vie de façon touchante, dans le sillage de son frère Marc. »

Roger Mehl, Marc Boegner, Une humble grandeur, Plon, p 12-13

Commentaires

Gabrielle

22 February 2014, à 01:14

Le pasteur Marc Boegner résida aussi, à la fin de sa vie, à La Roche Dieu à Bièvres, en Essonne. Un chambre du château portait son nom.

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