17 juin 1692, mort de Louis de Marolles, forçat pour la foi.
„Il se trouve peu de mes prières qui ne soient accompagnées de larmes de joie. Je possède mon âme en patience. Dieu fait vite couler les jours de mon affliction. Je ne les ai pas plutôt commencés que j‘en trouve la fin. Avec le pain de misère et l‘eau dont il me nourrit, il me fait faire des repas délicieux“.
La prison de la Tournelle et Louis de Marolles
Le pont de la Tournelle, tient son nom de la Tournelle prison-forteresse voisine qui était donnée à St-Vincent-de-Paul pour héberger les prisonniers en partance pour les galères, elle disparaîtra en 1791.
Louis Marolles
L'année qui suivit la Révocation de l'Édit de Nantes vit arriver aux galères 190 protestants, coupables de s'être trouvés à une assemblée surprise, ou d'avoir tenté de fuir à l'étranger, ou même simplement d'avoir refusé d'abjurer. L'un des plus distingués par sa situation sociale et par ses talents était Louis de Marolles, receveur des consignations à Sainte Menehould, en Champagne, avec le titre de conseiller du Roi. Ayant essayé de fuir à l'étranger pour y pratiquer librement la religion réformée, il fut arrêté, le 7 décembre 1685, près de Strasbourg et condamné « à servir le Roi à perpétuité comme forçat dans ses galères ».
Les magistrats de la Chambre de la Tournelle, à Paris, auxquels il en appela de cette sentence, essayèrent en vain d'obtenir de lui, sinon une abjuration immédiate, au moins la promesse de se laisser instruire par l'illustre évêque de Meaux, Bossuet. Son refus d'écouter les convertisseurs (dont Bossuet) lui attira la colère de Louis XIV, qui donna ordre au gouverneur de la prison de lui mettre la chaîne au cou.
Ses lettres, datées de la prison de la Tournelle, où il dut attendre le départ de la Chaîne, respirent une fermeté et une sérénité admirables. La mort, que Louis de Marolles attendait avec tant de confiance, arriva le 17 juin 1692.