Dès son Römerbrief (1918/19) Karl Barth s’est dressé, tel un géant, contre toute forme de théologie naturelle, de modernisme, de moralisme ou de spiritualisme. Comment le protestantisme français des années 30 a-t-il perçu cela ? Quelle expression la pensée théologique de Barth épousera-t-elle en commentant La Confession de Foi de La Rochelle ? En quoi ces conférences adressées à un groupe de pasteurs réformés français en janvier 1939 illustreront-elles le fait que « Dieu et sa souveraineté » doit, radicalement , constituer le point de départ et le cœur de toute théologie véritable ? Voilà les questions qui furent miennes lorsque j’entamai la lecture de ce document publié par la revue Hokhma. A celles-ci s’ajoute celle, délicate, de la filiation que le grand théologien bâlois entretient avec la théologie réformée « classique et orthodoxe ». Ce questionnement, multiple (!) a servi de trame aux pages qui suivent. Précisons d’emblée que le présent article n’a d’autre prétention que d’être une brève mise en perspective historique, suivie de réflexions personnelles et sélectives et non une analyse approfondie couvrant l’ensemble des thématiques abordées par Barth dans ces exposés.
...