par Michaël de Luca, membre du comité de rédaction.
Chers amis lecteurs,
La revue Hokhma publiait dans son précédent numéro 112 la retranscription inédite de trois conférences données par le professeur Karl Barth en France en 1939. La publication de ce texte venait à point nommé pour la commémoration cette année des 50 ans de la mort du théologien de Bâle. Le présent numéro 113 que vous tenez entre les mains poursuit ce travail de commémoration. Il sera en bonne partie consacré à Karl Barth, dans la logique d'une mise en perspective de son héritage théologique et ecclésiologique.
Ce numéro 113 s'ouvre sur deux contributions apportées par Paul Wells et Frédéric Hammann en réaction à la lecture des conférences de Karl Barth sur la confession de foi de La Rochelle (1) . Hammann replace de façon utile les conférences de Barth dans le contexte historique et théologique plus large des années 1930 avant de réagir sur certains points particuliers de la pensée barthienne exprimés dans ce texte. Wells, pour sa part, nous livre un commentaire fouillée du texte de la conférence en soulignant la lecture théologique particulière que Barth fait de la confession de foi de La Rochelle.
Les deux articles suivants explorent l'héritage de Karl Barth en matière de christologie et d'ecclésiologie. Henri Blocher revient sur la méthode christocentrique chère au théologien bâlois pour tenter d'en donner une évaluation. Thomas Poëtte s'intéresse davantage à l'ecclésiologie barthienne, qu'il entreprend de comparer point par point avec une ecclésiologie de type baptiste.
Ces articles, qui forment en quelque sorte notre "dossier Barth 2018", nous permettent de réaliser à la fois à quel point la pensée de Karl Barth a été influente au 20 e siècle, et à quel point cette pensée doit aussi être recontextualisée et appréciée théologiquement avec ses apports originaux mais aussi ses contradictions internes.
Michaël Gonin nous rappelle aussi, dans son article sur la crise de sens dans le travail, que les théologiens d'hier (les réformateurs du 16 e siècle en l'occurrence) ont, aujourd'hui encore, la capacité de nous donner des pistes de réflexion pertinentes concernant des enjeux très concrets tels que la vocation personnelle et l'épanouissement au travail.
Enfin, pour clore ce numéro,Thomas Poëtte de nouveau, étudie le rôle rhétorique de la citation du Psaume 82 verset 6 dans la bouche de Jésus lors de son procès dans l'Evangile de Jean : "j'ai dit, vous êtes des dieux".
Si Dieu nous a confié un mandat pour le service de son Corps qu'est l'église, et à plus forte raison celui de théologien et d'enseignant de sa Parole, apprenons à tirer le meilleur de la pensée de ceux qui nous ont précédé, sans perdre de vue l'objectif ultime de notre foi : connaître toujours davantage et plus profondément le seul vrai Dieu et celui qu'il a envoyé, Jésus-Christ.
Toute l'équipe de la revue vous souhaite une bonne lecture et une réflexion fructueuse.