Me suicider ? C’est terminé !
Mes parents m’ont adoptée lorsque j’avais sept mois et demi. Enfant unique, maman m’a élevée dans l’esprit de la culture traditionnelle française. J’ai été baptisée et ai fait ma communion solennelle. J’ai entendu parler de Jésus et de quelques histoires de la Bible mais nous ne lisions pas la Bible à la maison. Nous l’avions pourtant en sept volumes magnifiquement illustrés dans la bibliothèque familiale.
En perte de repères
Mes parents d’adoption m’ont donné tout l’amour qu’ils pouvaient. Rapidement, je suis devenue leur espoir et leur rayon de soleil, leur dieu même. Malheureusement leur relation a toujours été tendue et très complexe. Le foyer familial était fait de disputes, de violences verbales et physiques mais aussi d’alcool et d’abus psychologiques. On dit souvent que les adoptés ont des problèmes psychologiques ; je n’ai pas échappé à la règle.
Déjà très jeune, j’ai pensé que la seule solution pour m’échapper du monde était de mourir. À 21 ans, j’en étais à ma deuxième tentative de suicide. N’ayant plus d’espoir, j’avais rejeté Dieu totalement et perdu totalement la foi. J’étais alors étudiante en droit et je trouvais un certain confort dans mon athéisme.
Une prière sans en avoir l’air
À 23 ans, j’ai quitté la France pour aller vivre à Londres. Mon ambition était de devenir une femme d’affaires. C’est là-bas que j’ai fait la connaissance de Constance qui est devenue ma meilleure amie. Trois mois après notre rencontre, Constance a donné sa vie au Seigneur Jésus. J’ai alors assisté à sa transformation qui la rendait tellement heureuse et épanouie. Afin de m’assurer qu’elle n’avait pas été enrôlée dans une secte, je l’ai accompagnée plusieurs fois à des concerts et à des conférences mais je refusais catégoriquement l’appel du Seigneur. Je ne voulais rien avoir affaire avec lui. Je pensais que c’était très bien pour elle mais que je n’en avais pas besoin. Je ne comptais que sur moi-même pour atteindre les objectifs que je me fixais.
Un jour, j’ai fait un rêve sur les démons. Dès que je me suis mise à prier le Notre Père, les démons ont disparu. C’est l'une des premières choses qui m’a intriguée car je ne priais plus depuis bien longtemps.
Après quatre années à Londres, j’ai décidé de retourner vivre en France. Constance m’a offert une Bible en guise de cadeau d’au revoir. J’ai tenté de la lire mais sans succès ; je n’y comprenais rien, c’était trop compliqué pour moi.
À nouveau dans la détresse
À cette période, j’avais un petit ami qui était chrétien. Nous étions très amoureux l’un de l’autre mais il a rompu avec moi car le moment est arrivé où c’était trop difficile pour lui de sortir avec une fille qui ne partageait pas ses convictions. De plus, notre relation lui faisait faire des compromis avec sa foi. Ce fut terrible pour moi et cela m’a replongée dans une profonde dépression.
Quelques temps plus tard, complètement dévastée, j’ai pris la décision de me faire suivre par une psychothérapeute. Malheureusement, je me sentais encore plus vulnérable et perdue après chaque rendez-vous. La même année, ma grand-mère que j’affectionnais particulièrement, est décédée et mon état de dépression a empiré. J’ai perdu aussi mon travail. Le disque qui tournait dans ma tête répétait : « tu as 28 ans, tu n’es pas mariée, tu n’as pas d’enfant et tu viens de perdre ton travail, tu ne sers à rien, tu n’es absolument rien. Tu es nulle. Tu es zéro ».
J’ai raconté à mes amis que j’allais à Londres mais en fait j’avais prévu d’en finir avec la vie. Pourtant, cette fois, même passer à l’acte était devenu difficile ; je n’y arrivais plus. Je me sentais coincée entre la vie et la mort. J’ai fini par appeler Constance qui m’a invitée à rester à Londres aussi longtemps que je le voulais.
Ce que j’avais besoin d’entendre
Trois jours plus tard j’étais dans son église et j’ai entendu le prédicateur dire de la part du Seigneur : « Je ne t’abandonnerai jamais, jamais, jamais »*. J’ai senti que Dieu me parlait et j’ai compris qu’Il était à mes côtés, même trois jours plus tôt lorsque je souhaitais mettre fin à mes jours. Profondément touchée par le message, mes larmes se sont mises à couler sans s’arrêter... Constance me serrait la main pour me réconforter. Ses prières étaient enfin entendues.
Chaque dimanche je n’attendais qu’une chose : aller à l’église pour écouter le message. Le dernier dimanche avant mon retour, un invité est venu prêcher sur 12 mensonges de Satan que les gens entendent lorsqu’ils sont dépressifs. Je me suis rendu compte que j’en écoutais 9 voire 10 !
Le plus beau jour de ma vie
Finalement, le pasteur a demandé aux personnes qui ne voulaient plus écouter ces mensonges si elles souhaitaient suivre Jésus-Christ. J’ai tardé à répondre en levant la main mais lorsque je l’ai fait, mon cœur s’est rempli d’une joie et d’une paix inexprimables. Je ne savais pas de quoi j’étais libérée et pardonnée mais j’étais pardonnée. Ce fut le plus beau jour de ma vie. C’est ainsi que je suis née de nouveau le 16 novembre 2003.
Mon amour pour le Seigneur a transformé ma manière de voir beaucoup de choses. En étudiant sa Parole, j’ai pris conscience de ce que Jésus avait fait sur la croix pour moi. Mon espoir est désormais de passer le reste de l’éternité avec lui. Malgré des hauts et des bas, ma vie n’a plus jamais été la même. C’est une grande aventure que je n’aurais jamais pu imaginer.
Après un voyage en Israël, le Christ m’a fait comprendre que j’allais le servir désormais. J’ai donc quitté mon travail pour me former pendant deux ans. Ce temps a été une épreuve nécessaire pour apprendre la patience à la passionnée que je suis.
Depuis que je suis chrétienne, je souhaite voir un « réveil » dans ce pays où j’ai grandi. Quelle joie pour moi de savoir que je vais faire partie d’une équipe de jeunes Français en feu pour Jésus, tous enthousiastes pour partager l’Évangile à leurs concitoyens. Nous allons prier pour Paris en vue d’y annoncer l’Évangile. Je suis si heureuse de voir qu’avec toute la fougue de leurs 20 ans, ils ont aussi ce désir de voir Paris « se réveiller » et la France s’embraser.
Notre Dieu est celui de l’impossible !
* Hébreux 13.5
Cette jeune femme est aujourd’hui missionnaire avec Jeunesse pour Christ : www.jpcfrance.com
J’ai trois identités
Un peu moins de deux ans après ma conversion, j’ai rencontré à mon travail une jeune femme adoptée. Elle était coréenne comme moi, née à Séoul et arrivée en France en 1976. Comme elle me parlait de l’importance de savoir d’où l’on venait, j’ai fait quelques recherches sur Internet mais sans vraie conviction. C’est un peu comme si je lançais une bouteille à la mer.
À ma grande surprise, l’agence d’adoption dans laquelle j’avais été placée trente ans plus tôt m’a répondu une semaine plus tard. J’ai appris qu’il leur avait été facile de rouvrir mon dossier car mon père biologique me recherchait depuis plusieurs années. J’ai appris que j’avais une demi-sœur et une sœur nées des mêmes parents. Ma mère biologique était décédée peu après ma naissance. Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir que mon père biologique était devenu pasteur ! Ce fut le plus grand choc de ma vie ! J’avais été son plus grand drame et aussi sa plus grande prière. Ce n’est que deux ans plus tard que je suis partie en Corée pour les rencontrer tous.
Apprendre mon histoire m’a réconciliée avec mes racines. Aujourd’hui, je peux dire que je suis française d’éducation, coréenne de sang mais que je reçois mon identité du Christ. Son Esprit vit en moi.
Mensonges à ne pas écouter quand on est dépressif :
• le suicide est la seule solution
• la dépression est normale
• je ne me marierai jamais
• je suis seule
• que je vive ou je meure tout le monde s’en fiche...