Au décès de notre mère, ma sœur m’a écrit une lettre qui se terminait par : « Tu n’es plus ma sœur - EXIT -, sors de ma vie ». Étant célibataire, je me retrouvais seule au monde. Ma sœur a déménagé sans laisser d’adresse et a changé de numéro de téléphone. Je l’ai croisée deux ou trois fois dans la rue avec son mari. Ils m’ont regardée de la tête aux pieds puis ont détourné le regard. Ça fait mal ! Je n’avais aucun espoir de voir un jour nos relations se restaurer.
J’étais désespérément seule la plupart des jours de fête.
De l’amertume au pardon
En août 2013, j’avais vraiment mal au cœur en pensant à ma sœur. Je ne savais pas comment elle allait, ni ce qu’elle faisait… Je me suis sentie poussée à vouloir lui pardonner de m’avoir ainsi abandonnée. J’ai demandé à l’épouse de mon pasteur de m’y aider. J’ai alors senti comme un déblocage dans ma poitrine. Cette sensation était accompagnée d’une grande paix.
En octobre, catholiques et protestants de notre ville préparaient ensemble des animations dans le cadre d’un festival d’art sacré. Mon pasteur avait organisé une exposition de peintures. Une dame catholique, amie de ma sœur, et une personne de mon assemblée exposaient leurs toiles. Le jour où mon pasteur était chargé de l’accueil, ma sœur est allée visiter cette exposition pour voir les tableaux de son amie.
Elle s’est adressée à lui sans savoir qu’il était mon pasteur :
- J’ai une sœur qui a coupé les ponts depuis dix ans, elle est dans une secte.
- Votre sœur ne s’appellerait-elle pas Viviane ?
Ma sœur fut très étonnée ! Il lui a alors expliqué que nous n’étions pas une secte, mais des chrétiens baptistes, organisateurs de cette exposition avec la paroisse catholique.
Du pardon à la réconciliation
Ce jour-là, ma sœur lui a donné ses coordonnées ; elle désirait me revoir. J’ai prié pendant trois jours pour me préparer, puis je lui ai téléphoné. Je lui ai demandé si je pouvais passer la voir. Elle a accepté. Je l’ai prise dans mes bras ; nous avons versé notre petite larme, puis elle et son mari m’ont invitée à manger. Mon beau-frère disait : « C’est un miracle ! »
Après nos retrouvailles, j’ai téléphoné plusieurs fois à ma sœur. Comme c’était toujours moi qui prenait les initiatives, j’ai demandé au Seigneur : « C’est toujours moi qui appelle ma sœur. Si vraiment je suis la bienvenue, fais que ce soit elle qui me téléphone cette fois ». C’est ce qui est arrivé dans les heures qui ont suivi !
C’est ainsi que je n’ai pas été seule le jour de Noël. J’ai même rencontré deux de ses enfants et quatre de ses dix petits-enfants. J’étais devenue membre de leur famille ! Grâce au pardon que j’avais accordé à ma sœur deux mois plus tôt, Jésus a permis notre réconciliation. Je ne suis plus seule au monde.