J’étais encore bien petite quand j’ai découvert ma jeune chèvre morte en revenant du catéchisme. Je n’ai pas pu l’accepter. Ce jour-là, pour la première fois de ma vie, j’ai dit « non » à Dieu.
J’avais 15 ans quand j’ai été opérée de tumeurs aux ovaires.
Deux échecs successifs
Je me suis mariée, mais comme je ne pouvais pas donner d’enfant à mon mari, il s’est mis avec ma meilleure amie.
Plus tard, j’ai cru retrouver le bonheur avec un papa de trois enfants. Mais je n’avais pas réalisé que cet homme était endetté. Mon emploi à la boulangerie ne ramenait pas assez d’argent. Deux semaines après notre mariage, il m’a forcée à me prostituer. Si je n’acceptais pas, c’était sa fille de 11 ans qu’il aurait ainsi vendue. Je suis donc restée. Encore aujourd’hui, je me culpabilise d’avoir parlé de cette situation aux autorités. Je n’ai jamais pu l’expliquer aux enfants. Ils restent dans mon cœur.
Quelques jours plus tard, mon maria été arrêté. Il a été condamné à de la prison ferme et les enfants ont été placés en famille d’accueil. Quant à moi, j’ai divorcé pour rompre avec cette vie.
C’est à cette époque que, pour la première fois de ma vie, j’ai crié à Dieu de me venir en aide.
Vingt années de bonheur
J’ai eu la chance de vivre vingt années avec un nouveau mari. Ensemble, nous avons adopté Rémi. Rémi avait alors 10 mois, il était très lourdement handicapé (trisomie 21). Il n’arrivait pas à mastiquer et faisait souvent des fausses routes qui mettaient sa vie en danger. Du coup, il ne s’alimentait que de quelques cuillères de yaourt et de compote. Il ne pouvait pas parler non plus. Il a aujourd’hui 25 ans et a fait d’immenses progrès. Je sais que Dieu, lui, le comprend. Cette adoption est ce qui est arrivé de mieux dans ma vie.
Nouvel échec
Malheureusement, le handicap sévère de Rémi et ses nombreux allers-retours à l’hôpital ont eu raison de mon mari. Il est parti de la maison.
J’ai voulu refaire une nouvelle fois ma vie mais le nouveau mari s’est révélé violent comme les deux premiers. J’ai divorcé.
Une nouvelle vie
Entre-temps, Dieu est devenu ma force. De fil en aiguille, j’ai pris le chemin d’une petite église évangélique au lieu d’aller dans les bars et les discothèques.
Je comprends Dieu, mais sans être une surdouée. J’ai beaucoup de reconnaissance pour son amour, sa protection.
Je sais aussi que j’ai mauvais caractère et que j’ai encore fait de mauvais choix mais, désormais, même devant les malheurs, je ne rejette plus Dieu.
Mon espérance
J’espère un jour me reposer de cette vie difficile. La nuit, je sors et je regarde le ciel.
Chaque jour, je me rappelle aussi ce pasteur qui disait : « N’attends rien de l’humain. Attends tout de Dieu ! »
J’ai aujourd’hui 59 ans. Je sais que Dieu me respecte sur cette terre. Il est le seul à me comprendre.