De Johnny à Jésus

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De Johnny à Jésus

Une vie qui part en tous sens mais une série de miracles qui trace un chemin.

Je suis né prématurément à sept mois ; je ne pesais que trois livres. Mon cœur s'est arrêté de battre environ trois minutes. Le médecin accoucheur avait signé mon acte de décès. Puis je suis revenu à la vie. Premier miracle.
Issu d'une famille d'ouvriers communistes, nous ne parlions pas de religion à la maison. Mon père était contrôleur à la SNCF et ma mère travaillait à l’usine. Mon père est décédé à l’âge de 51 ans d'un cancer du larynx. Premier drame.
À six ans, je vois pour la première fois Johnny Hallyday à la télévision ; il devient mon idole. Je collectionne ses premiers vinyles, ses photos et les paroles de ses chansons que je découpe dans la revue Salut les Copains pour les coller dans un cahier d'écolier. J'ai ma première guitare à 14 ans : une Framus folk, pour les connaisseurs. Avant cela je mimais la guitare avec une raquette de tennis.
Je participe aux évènements de mai 1968, puis je deviens plombier et j'exerce ce métier durant un an à Paris.

Le revers de la médaille

Le 15 juin 1972, je quitte tout pour suivre mon idole comme son ombre, dans sa tournée (Johnny Circus). Je reste avec lui un mois et demi, je gagne assez rapidement son estime et sa sympathie. D'ailleurs, il me dit qu'en 13 ans de carrière il n'a jamais rencontré un fan comme moi. Dans les concerts, il y avait 2 publics : les rockeurs et les hippies, qui venaient pour écouter le groupe Ange qui faisait la première partie de Johnny. Qui dit hippie dit shit et herbe, et je commence à expérimenter le revers de la médaille : la drogue. Il ne se passe pas un soir sans que je me retrouve complètement défoncé.
Quelques mois après, la police me demande mes papiers, un soir à Paris. En me fouillant, ils trouvent 3 grammes de shit sur moi. Mes parents sont convoqués au poste. Un médecin m'interne en hôpital psychiatrique pour désintoxication. C'est le début d'une longue période d'internements successifs. Mais, pour tout vous dire, c'est à l'hôpital que je me suis le plus drogué. J'y ai même expérimenté le LSD.
Lors d'une sortie, je fais la connaissance de hippies et il m'est permis de vivre dans leur communauté, à Tanaron. Ce village se situe en haut d'une montagne. Le paysage est grandiose. Mais... il n'y a pas l'électricité ! Par la suite, dans les années 80, j'ai à nouveau traversé des moments très durs d'hospitalisation psychiatrique mais, enfin, les médecins ont pu trouver le traitement qui me convenait.

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Auteurs
Patrick CRESPEL

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