Mon père était extrêmement violent. Il s’apprêtait à tuer sa famille lorsqu’il s’est tué lui-même sur la route. J’avais alors cinq ans. Ma mère s’est retrouvée veuve alors qu’elle était enceinte de son quatrième enfant.
Ceci m’a entraînée à bien des révoltes pendant mon adolescence. Je n’aimais pas la vie. Je rejetais tout et me considérais toujours victime. En même temps, je consommais de la drogue et j’en faisais voir de toutes les couleurs à mon entourage.
C’est dans ce parcours très chaotique qu’à 17 ans, j’ai été accueillie par un couple chrétien. Je n’ai pas été facile avec eux, mais leur accueil m’a profondément bouleversée. J’étais contente d’être protégée par eux.
J’ai rencontré ensuite mon mari. Nous avons ouvert notre maison aux malheureux. J’étais pourtant moi-même comme un puits sans fond. J’avais toujours une tristesse continuelle au fond du cœur. Je croyais du fond du cœur mais j’avais un voile sur les yeux qui m’empêchait de connaître Dieu réellement.
À la naissance de notre quatrième enfant, j’ai fait une grosse dépression avec une tentative de suicide. C’est à ce moment-là que le Seigneur m’a touchée en profondeur.
Petit à petit, j’ai accepté que Dieu s’approche de la plaie de mon cœur pour la guérir. Cela n’a pas été facile car il m’a fallu accepter que j’étais bien la fille de mon père et que le péché était aussi dans mon propre cœur.
Quand on souffre, on se révolte, on se ferme, on critique, on est dur. Cette révolte nous empêche d’accepter la grâce de Dieu. J’ai commencé à guérir quand j’ai reconnu que je n’étais pas seulement une victime, mais que j’avais besoin moi aussi de me repentir de mes péchés. À partir de là, j’ai compris que Jésus était vraiment mort pour moi. Il m’a consolée, reconstruite et guérie.
À la cinquantaine, mon mari et moi avons ouvert une maison qui sert d’église… Cela a été une bénédiction folle car c’est là que j’ai vu Dieu nous faire du bien. J’ai pris conscience que Dieu prenait soin de moi à un point que je ne saurais pas expliquer. C’est là que j’ai vu qui j’étais et la grâce de Dieu envers moi. Cela s’est fait simplement, mais progressivement, en plusieurs années.
Aujourd’hui, nous continuons d’ouvrir les portes de notre maison. Nous essayons de répondre présent, tout simplement. Nous faisons ainsi office de parents pour des jeunes qui ne sont pas nos enfants. Finalement, on est bienveillant sans faire grand-chose.
Je peux témoigner aujourd’hui que Jésus est celui qui a touché mon cœur. Il est mort pour toute la souillure et le péché que je ressentais. Il est celui qui m’accompagne tous les jours.