« Le travail, c’est la santé ! » … Pas sûr que vous soyez d’accord avec moi ! J’entends déjà fuser : « je ne m’épanouis pas dans mon travail », « je ne l’ai pas choisi », « mon travail est pénible »… C’est souvent vrai ! Et pourtant…
Comme je suis croyante, je vous propose de faire avec moi un petit tour d’horizon de la vision que la Bible nous propose du travail. Vous me direz ce que vous en pensez. Accrochez vos ceintures… C’est parti !
Un devoir et une nécessité
Dès ses premières pages, la Bible nous montre Dieu qui demande à l’être humain de travailler. En cette époque agricole, il s’agit de « cultiver et garder le jardin » c’est-à-dire plus généralement de faire fonctionner et de développer le monde. Plus tard, le travail fait partie des fameux « Dix commandements » : « Pendant six jours, tu travailleras… » Notons que cette parole est donnée à un peuple que Dieu vient tout juste de libérer de l’esclavage. On aurait pu imaginer qu’il voudrait le libérer aussi du travail… Eh bien non ! On peut même lire ailleurs dans la Bible : « Si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus. »
Il me semble que nous ne pouvons qu’être d’accord : j’ai besoin de travailler pour gagner un salaire, nourrir ma famille, payer mon loyer, etc. Si l’être humain ne travaille pas la terre, la nourriture ne va pas lui tomber du ciel. Même le système de protection sociale pour ceux qui ne peuvent pas travailler ne fonctionne que parce que d’autres travaillent !
Rappelons-nous aussi que dans la Bible, les commandements de Dieu ne sont jamais une punition, mais plutôt une condition de notre liberté. Le travail m’est nécessaire car il est bon pour mon épanouissement !
Une vocation
Contrairement à la pensée qui a longtemps habité l’Occident et qui méprisait le travail, l’être humain a besoin detravailler pour s’épanouir. On voit d’ailleurs la souffrance des gens sans travail qui se sentent inutiles. Nous ne sommes pas faits pour paresser toute la journée. L’activité contribue à notre bien-être. En effet, par mon travail, j’exprime un peu de ce que je suis, de mes compétences, de mon savoir-faire. D’une manière ou d’une autre, je sers les autres et le bien commun.
Certes, cela paraît plus évident pour certains métiers, mais cela reste vrai pour tous car c’est avant tout une question de regard. Avez-vous remarqué que sur deux personnes qui exercent le même métier l’une met en avant ses côtés négatifs, ses difficultés, tandis que l’autre, sans les nier, choisit de voir ses aspects positifs ? Par exemple, la manière dont il lui permet d’être utile aux autres.
Reconnaissons-le : l’être humain a besoin de travailler pour être pleinement humain !
Des aspects pénibles
Ne soyons pas naïfs pour autant : même un métier valorisant comporte sa part de pénibilité. La Bible ne le cache pas ; au contraire, elle en donne la cause.
Selon elle, au commencement, quand Dieu a créé toutes choses, tout n’était qu’harmonie, y compris le travail. Mais voilà, l’homme a choisi de tourner le dos à Dieu et de mener sa vie comme il l’entendait, faisant fi des conseils de son Créateur. À partir de là, tout est parti en vrille. La rupture de la relation entre l’être humain et Dieu a créé une cassure dans l’équilibre parfait du monde. Tout est affecté. La souffrance et les conflits apparaissent. L’homme doit désormais travailler à la sueur de son front, la terre lui est devenue hostile… Le travail n’est pas devenu mauvais en lui-même, mais il comporte désormais sa part de pénibilité.
Parallèlement, la Bible promet qu’un jour tout sera remis en ordre. La souffrance aura disparu. Mais cela passe par la réconciliation de chacun avec son Créateur en Jésus-Christ. Du reste, déjà maintenant, quand je me tourne vers Dieu, toutes mes difficultés au travail ne disparaissent certes pas, mais je les vis plus apaisée, avec une perspective plus large. Au fond, la Bible me recommande d’inviter Dieu dans mon travail. J’y retrouverai du souffle et du sens.
Pas que le travail dans la vie
Si notre créateur nous demande de travailler, son commandement se poursuit ainsi : « Mais le septième jour, personne ne doit travailler. » C’est le fameux sabbat, une vraie libération pour ce peuple autrefois esclave qui ne connaissait jamais le repos !
En y réfléchissant, je trouve assez génial que Dieu nous ordonne de nous reposer. Cela me dit qu’il sait que j’ai besoin de faire autre chose que de passer ma vie à travailler. Il m’invite à trouver un équilibre entre travail et repos. Dieu me veut libre et non esclave de mon travail.
À condition de l’entendre, se reposer est un commandement vraiment libérateur pour tous ceux qui s’épuisent aujourd’hui au travail sans lui mettre de limites. On compte malheureusement de plus en plus de personnes addict à leur travail, négligeant les autres aspects de leur vie et qui finissent en burn-out.
Un équilibre à trouver
Quand je lis la Bible, je découvre que mon identité se trouve fondamentalement en Dieu, mon créateur. Elle m’apprend qu’il m’aime telle que je suis et qu’il a fait de moi son enfant. Je suis certes appelée à travailler mais ma valeur ne dépend plus de mon travail : elle dépend de Dieu ! Je peux ainsi m’investir et m’épanouir dans d’autres choses : ma famille, mes loisirs, mon bénévolat, ma vie spirituelle… À moi de trouver mon équilibre !
Oui, j’ai besoin de travailler, mais il me faut faire attention de ne pas user ma santé au travail. La vie que Dieu m’a donnée est bien plus large que cela !
Et la crise de la covid-19 ?
Beaucoup estiment que la crise de la covid va changer le monde du travail, notamment par le biais du développement du télétravail.
Est-ce une bonne chose ?
Oui dans la mesure où il peut alléger la pénibilité du travail liée aux transports parfois longs. On est aussi moins dérangé chez soi (en théorie) que dans un open-space.
Mais d’un autre côté, ce n’est pas forcément une bonne chose dans la mesure où tout le monde n’a pas les conditions idéales pour travailler chez soi. De plus, la frontière entre travail et vie privée se brouille et il nous fait perdre en relations sociales, alors que le travail est justement un lieu majeur d’intégration sociale et de liens. L’avenir nous le dira.
Il y a de toute façon quantité de métiers qui ne peuvent pas se faire à distance.
Pensons surtout aux milliers de personnes qui se retrouvent au chômage à cause de la crise économique engendrée par la crise sanitaire. Quel avenir pour elles ? Attendre la reprise économique ? Se reconvertir dans un autre métier ? Pas si simple… Ne les oublions pas. Œuvrons pour que les responsables politiques et économiques ne les oublient pas non plus !
Quid du travail non rémunéré ?
Quand on dit « travail », on pense généralement emploi salarié, ou du moins travail rémunéré. Cette vision réduit les choses… En effet, que dire des mères de famille qui décident de se consacrer à l’éducation de leurs enfants, des personnes qui prennent du temps pour s’occuper de leurs parents âgés, de tous ceux qui font vivre le secteur associatif par un engagement bénévole ?
Élargissons notre conception du travail ! Il reste bien du chemin à faire à nos politiques pour reconnaître et valoriser ces activités négligées et pourtant indispensables à la société.
Je pense aussi aux chômeurs : dans l’attente de retrouver un emploi rémunéré, pourquoi ne pas s’engager dans une activité bénévole et ainsi trouver du sens et être utile à la société ?