État des lieux
La recherche démontre qu’entre 76 % et 90 % des hommes adultes consomment de la pornographie en ligne (1) et que la fréquence moyenne d’utilisation des consommateurs se situe entre une heure et demie et quatre heures par semaine (2).
Interdites aux moins de 18 ans, les images et vidéos pornographiques sont cependant accessibles à tous. Les jeunes qui y accèdent le font soit en tant que source d’information sur la sexualité, soit de manière accidentelle, soit comme moyen d’excitation en vue de la masturbation.
Aujourd’hui, beaucoup d’enfants ont déjà été en contact avec du contenu à caractère pornographique, dès l’âge du primaire. Le plus souvent, il est introduit par un membre de la famille (grand frère, cousin, etc.) ou dans la cour de récréation.
Depuis les années 2000, la consommation de pornographie se fait majoritairement par Internet. Longtemps limitée à un public restreint, elle est désormais aisément Accessible, Abordable financièrement et Anonyme. Ces trois caractéristiques (triple A) expliquent en partie sa popularité.
Les risques de la pornographie
Une exposition précoce peut créer chez certains enfants des traumatismes voire plus tard des troubles sexuels, ceci souligne l’importance du contrôle parental.
D’après une étude récente, menée auprès de 794 étudiants (491 femmes, 303 hommes) et publiée dans la Revue Européenne de Sexologie (Bulot et al., 2015), on note que la consommation de pornographie a des impacts délétères potentiels sur la santé sexuelle de jeunes adultes.
On voit également un lien avec une sexualité plus précoce, une multiplication du nombre de partenaires, des rapports non protégés, une consommation accrue de substances toxiques. Elle serait aussi une menace pour l’épanouissement sexuel. En effet, les consommateurs de pornographie se déclarent plus insatisfaits de leur vie sexuelle que les non-consommateurs (3).
Comment reconnaître une vraie addiction ?
Dès la prise de rendez-vous, beaucoup de patients me disent : « Je suis addict au porno. » Cet autodiagnostic n’est pas toujours juste, car ce n’est pas seulement la fréquence du visionnage qui détermine l’addiction.
Le plus important est...