À la toute dernière page de la première édition de Tintin au Congo, le « héros » de l'histoire devient l'objet d'un culte. Perché sur un totem, ses bras écartés font penser à la crucifixion du Christ. Dans de futures éditions, l’image sera corrigée, Tintin baissera les bras, l’allusion au Christ crucifié étant sans doute trop choquante pour les premiers lecteurs.
Georges Rémi, alias Hergé, le créateur de Tintin, n’était pas chrétien. Et, bien que Tintin soit « né » dans les pages d’un journal catholique, le message que véhicule son œuvre n’est pas chrétien non plus. Ce sont d’autres voies, ésotériques voire occultes, que nous propose son auteur au fur et à mesure de ses albums.
D’où lui vient donc cette image étonnante de Tintin « en croix » ? Et comment expliquer que le Christ soit, en quelque sorte, « présent » partout dans toutes ses histoires ? Car, pour Dominique Cerbelaud, Tintin est un « héros christique », un personnage dont les caractéristiques font penser au Christ. Ses qualités morales, ses actions, sa vie et même son identité évoquent celles de Jésus.
Tintin et la mort
Encore plus étonnant, certaines images évoquent ses souffrances, sa mort et même sa résurrection.
La Bible dit des souffrances de Jésus : « C’est par ses blessures que nous sommes guéris. » Tintin aussi souffre pour autrui. Lorsque le capitaine Haddock tombe dans le vide lors d’une aventure à la montagne, Tintin refuse de le lâcher mais s’agrippe désespérément à la corde qui le rattache à son ami. « Pauvre capitaine, dit-il, il ne se doute évidemment pas qu’à chaque secousse, la corde m’entre davantage dans la chair… » Tintin est ainsi un « sauveur », toujours prêt à venir en aide aux personnes dans la peine, même au prix de sa propre vie. Comme Christ, dira-t-on.
Tintin sauveur ?
Or, la Bible témoigne à propos de Jésus qu’il « s’est livré lui-même à Dieu pour nous en sacrifice ». Et Tintin ? Même si Tintin n’est mort pour personne, Hergé établit lui-même un lien direct entre son héros et Jésus au moment de sa mort. Ainsi, dans Le Temple du Soleil, nous voyons Tintin, le capitaine Haddock et Tournesol attachés à trois poteaux. Pour qui a lu les évangiles, cela ne peut qu'évoquer la crucifixion de Jésus entre deux brigands. De plus, une éclipse totale du soleil rappelle les ténèbres survenues sur la terre pendant l'agonie de Jésus, toujours d’après l’Évangile. Certes, Tintin ne meurt pas dans l’histoire, mais c’est grâce à son intervention que ses amis seront sauvés, et, à en croire ces mêmes images, le « serpent » sera vaincu !
Tintin ressuscité... pas vraiment !
C’est dans ce même album que Tintin « ressuscite »... Déclaré mort par ses compagnons après qu’il soit tombé dans un ravin et ait disparu, il est retrouvé vivant aussitôt ! Difficile de ne pas y voir des parallèles avec la mort et la résurrection de Jésus.
Tout comme Jésus, Tintin « souffre », « meurt » et « ressuscite » pour sauver ses amis. Mais ce sauveur d'Hergé n'est qu'un « héros de papier » ! Le véritable héros de Pâques c’est Jésus-Christ lui-même !