Qu'est-ce qui vous a conduite à choisir cette profession ?
Après le bac, j’ai voulu faire des études de médecine. Après l’échec de ma première année, j’ai réfléchi et senti que le métier de sage-femme me correspondrait mieux. J’ai donc préparé mon concours une seconde fois en révisant davantage l’option de la maïeutique, la science du métier de sage-femme.
J’ai finalement obtenu la validation de ma première année de médecine et me suis plongée avec joie dans mes études de sage-femme.
Qu'est-ce que vous aimez dans votre métier ?
Il comporte en fait plusieurs aspects. Non seulement l’accouchement et ce que l’on appelle le travail, mais aussi tout le suivi de la grossesse jusqu’aux suites de couches (l’hospitalisation suivant la naissance). J’aime plus spécialement tout ce qui concerne la « prise en charge » de ma patiente, du couple et du nouveau-né. C’est l’occasion de vivre de belles rencontres et de grandir professionnellement.
Pouvoir accompagner tous ces couples dans des moments si précieux de leur vie me donne envie de me lever le matin, même si tout n’est pas toujours rose !
La sage-femme est aussi un véritable pivot entre tous les professionnels officiant en maternité : obstétricien, pédiatre, auxiliaire de puériculture, infirmière, assistante sociale, psychologue…
Quelles sont les difficultés ou les contraintes du métier ?
Si je suis quotidiennement en contact avec des couples et leur bébé en bonne santé, je peux aussi être confrontée à des situations beaucoup plus compliquées comme la maladie, la mort parfois. Je dois faire face à des difficultés ou même des détresses psychologiques, également des situations sociales extrêmement précaires. D’une chambre à l’autre, il faut s’adapter à chaque situation, ce qui peut s’avérer difficile.
Ce métier peut être très dur, certains jours. À un niveau plus terre à terre, il faut savoir gérer son emploi du temps et son sommeil car nous travaillons tantôt le jour, tantôt la nuit avec des tranches horaires de 10 à 12 heures d’affilée sans compter les heures supplémentaires souvent nécessaires pour prendre en charge correctement nos patientes.
Quel est votre rôle pendant l'accouchement ?
Plus que le simple geste de l’accouchement, mon rôle se situe dans l’accompagnement de la femme en travail. Je suis là pour m’assurer de la bonne avancée du travail et pour encadrer chaque étape de l’accouchement. Le plus souvent, le couple est présent mais parfois, ce peut être une femme seule. Il faut savoir écouter, rassurer, guider, conseiller, encourager… Après l’accouchement, je m’occupe des soins de la mère, de l’examen du nouveau-né et pour finir… de tout l’administratif !
Est-ce que vous vivez les mêmes émotions que les parents ?
Tout dépend du contact que l’on a pu établir avec la patiente, de l’histoire de sa grossesse, de la réalisation du travail. Ce serait exagéré de dire que j’éprouve les mêmes émotions que les parents – n’ayant pas moi-même d’enfant – mais je partage effectivement la joie, le soulagement, l’émotion autour de la naissance.
Vous êtes croyante. Est-ce que cela change quelque chose pour vous ?
Je pense que ma relation avec Dieu augmente ma volonté d’être disponible et d’être à l’écoute des autres.