Depuis fin 2012, la Centrafrique traverse une grave crise militaire, politique et sociale. Après que l’ex-rébellion séléka a pris le pouvoir en mars 2013, des formations d’autodéfense dites antibalaka ont commencé dès l’automne-hiver 2013-2014 à perpétrer le même type d’atrocités.
Une première persécution
Si c’est la population majoritairement chrétienne qui a d’abord souffert de la séléka venue du Nord, c’est ensuite la minorité musulmane qui a été la cible des antibalaka. Au total, ce sont des centaines de milliers d’hommes et de femmes qui ont tout perdu en fuyant dans la forêt alors que des milliers d’autres ont été massacrés.
L’amalgame : une deuxième persécution
Bien des médias occidentaux en ont conclu qu’il s’agissait d’une guerre de religion où musulmans et chrétiens étaient coupables des mêmes atrocités...
Nous avons ainsi dû entendre parler d’exactions particulièrement odieuses commises par des « chrétiens ». Pourtant, les analyses un peu documentées démontrent qu’il s’agit de conflits aux origines lointaines beaucoup plus complexes et que, comme toujours, la religion a été instrumentalisée par la politique et plus particulièrement par des hommes assoiffés de pouvoir.
Difficile de ne pas voir dans ces contrevérités journalistiques une persécution larvée contre la religion, en particulier chrétienne.
L’oubli : une troisième persécution
Nos médias parleront-ils jamais d’Hélène ?* Malgré les menaces de mort et sa maison pillée et saccagée, cette femme chrétienne sillonne depuis des années avec son équipe les routes de la Centrafrique pour se rendre dans les villages et y rechercher les femmes violées. Son but : les aider à retrouver le chemin de la guérison et de la restauration. Que de temps passé, que de patience à déployer pour aider ces femmes chrétiennes ou musulmanes à faire remonter leurs souvenirs enfouis, à mettre des mots sur leurs souffrances et à se décharger de fardeaux si lourds !
Un vrai travail qui nécessite aide matérielle, psychologique et spirituelle. Hélène sait bien que ces femmes risquent d’être rejetées par leur famille et exclues de la société si elles font connaître ce qu’elles ont subi. Mais le Dieu de l’Évangile n’est-il pas le Dieu d’amour qui restaure et qui permet la réconciliation ?
Hélène est un exemple parmi d’autres.
Nos médias seront-ils capables de dire ce que la foi chrétienne suscite dans ce pays violenté par les hommes ?
Le viol : une arme de guerre
En tant de guerre, les femmes sont régulièrement les cibles des pires exactions dont le viol. Souvent commis à plusieurs en présence du mari, des enfants, des parents... Les adolescentes n’y échappent pas non plus.
Ces viols détruisent de nombreuses familles car la femme après avoir été violée, est rejetée par les siens, jugée « impure ». Contraintes à l’exil, certaines prennent la fuite. D’autres, seules et sans ressources, n’ont pas d’autre choix que le suicide.