Ce midi, ma fille rentre de l'école en criant : « Maman ! Une copine s'est moquée de moi parce que je ne suis pas à la mode ! »
Rien de nouveau sous le soleil !
Ceci évoque en moi quelques souvenirs. Je me rappelle qu'au lycée, vingt-cinq ans plus tôt, un garçon mal habillé parce qu'il était pauvre, était rejeté par sa classe. Je me souviens aussi de ma sœur, quelques années plus tard, qui se croyait obligée d'acheter pour son fils deux ou trois vêtements de marque pour qu'il ne se sente pas isolé.
Je revois aussi ma fille aînée, il n'y a pas très longtemps de cela, trier soigneusement sa garde-robe dans le but d'échapper aux moqueries de ses camarades de classe. Tout un programme !
Pourquoi donc ?
Pourquoi ceux qui lancent la mode sont-ils admirés et ceux qui la suivent acceptés alors que les autres sont mis à l'écart ?
Chacun sait pourtant qu'on peut être intelligent, avoir du cœur, être drôle... sans pour autant « être dans le vent ». L'habit ne renseigne pas sur les qualités d'une personne ! Le croire, c'est se condamner à passer à côté de gens de valeur.
Pourquoi donc les jeunes acceptent-ils cette situation ? Il faut se rendre à l'évidence : souvent, ils aiment faire comme les copains. Le code vestimentaire leur permet d'appartenir à un nouveau groupe qui les rassure. Et en plus, cela peut être drôle s'il faut se vêtir en vert canard ou en rose fluo.
Quand la santé est en jeu
Les pantalons trop serrés causent des problèmes de circulation et les photos retouchées de modèles trop minces banalisent la maigreur. En vingt ans, les tailles minimales des vêtements sont passées du 36 au 32. Les régimes amaigrissants ne concernent plus seulement les obèses... Les minces veulent maigrir aussi et les médecins déplorent l'incitation à l'anorexie !
De puis en plus jeune
Ma fille n'a que huit ans et sa copine lui reproche déjà de ne pas porter les fameuses baskets à talons. Des talons de plusieurs centimètres qui inclinent le pied comme les chaussures à talons aiguille ! Pour des enfants encore en pleine croissance, je m'interroge sur les possibles effets sur leur dos...
Heureusement ma petite Lucy n'a pas de baskets-aiguilles, mais une bonne répartie. Elle a répliqué : « Et quand la mode sera d'avoir des arêtes de poisson dans le nez, tu t'en mettras ? »