Le mot «Église» n’évoquait pas une réalité très positive pour moi. Je suis fils de pasteur et je fréquente les Églises depuis mon plus jeune âge. J’ai parfois envie de dire que je connais les «arrière-cuisines» et, au fond, je me suis souvent senti très seul à l’Église.
Communauté spontanée
Au moment de rentrer à la fac, j’ai expérimenté pour la première fois quelque chose de la réalité d’une «communauté» chrétienne. Ce n’était pas une Église, mais un Groupe Biblique Universitaire. Une dizaine de jeunes qui se rencontraient une fois par semaine pour lire la Bible, prier, chanter ensemble… sans personne pour les forcer à le faire. Ces jeunes se soutenaient – et m’ont soutenu – en dehors des réunions aussi.
D’autres expériences communautaires ont suivi, jusqu’à celle de l’Église dont je suis membre aujourd’hui.
Communauté d’entraide
Quand je pense au mot «Église», mes réactions sont toujours mélangées. Mais quelque chose a changé par rapport à ce que je pouvais voir, il y a quelques années. Une Église, c’est une communauté, un groupe de personnes. Ces personnes – dont je fais partie – sont bien imparfaites; et pourtant j’ai appris à voir quelque chose de beau dans ces Églises locales.
Un groupe de personnes qui décident de s’associer et de se soutenir mutuellement procure un sentiment d’appartenance et brise une certaine solitude. Des croyances, des combats, une cause commune, renforcent encore cette expérience. Mais on ne comprend pas la réalité de la communauté chrétienne si on voit en elle uniquement un groupe de ce genre.
Communauté surnaturelle
Il y a quelque chose de surnaturel dans la communauté chrétienne. Jésus a dit que lorsque deux ou trois personnes se rassemblent en son nom, il est au milieu d’eux. Il a également promis que si deux de ses disciples s’accordent pour demander quelque chose, Dieu le leur donnera. Ce qui est extraordinaire, c’est que c’est vrai! L’Église est véritablement un endroit où l’on peut vivre – au moins à certains moments – la présence de Jésus et la réponse aux prières. Et si mon langage semblait difficilement croyable ou compréhensible à certains, j’aurais envie de leur dire: «Venez et voyez!» Il y a des choses que l’on ne comprend que si on prend le risque de venir voir.
C’est la présence de Jésus qui fait que les communautés chrétiennes peuvent être des lieux dans lesquels les membres prennent vraiment soin les uns des autres. Maladroitement parfois, imparfaitement toujours: mais quand on en a goûté la réalité «pour de vrai», on ne peut que se réjouir profondément de ce que Dieu n’a pas voulu que la foi soit juste une affaire personnelle entre lui et moi, mais une affaire communautaire, l’affaire d’une communauté d’amour.