Des chercheurs
(1) ont recruté 148 jeunes adultes à qui ils ont demandé de répondre à des questionnaires pour évaluer leur niveau de stress et leur volonté de pardonner. Ils ont étudié les relations entre ces deux facteurs et la santé physique et mentale des individus.
Des relations qui surprennent
Ils ont découvert que l’augmentation du niveau de stress avait pour conséquence « une moins bonne santé mentale et physique ». Cependant, cet effet était atténué chez les individus qui pardonnaient le plus facilement, ce qui indique que l’adoption d’un style de vie incluant le pardon peut atténuer l’impact du stress sur la santé mentale.
Les chercheurs sont parvenus à la conclusion que « développer un mode d’adaptation plus enclin au pardon peut favoriser une diminution des troubles liés au stress ».
Pardon et performances
Une autre étude
(2) se penchait sur les effets « soulageants » du pardon, ou la réelle sensation d’être physiquement déchargé d’un fardeau.
L’étude comportait deux parties. Dans la première partie, les chercheurs avaient recruté 46 étudiants et les avaient répartis en deux groupes. La moitié d’entre eux avait pour instruction de réfléchir à « une occasion où ils avaient été gravement offensés par quelqu’un et avaient fini par pardonner » et de mettre ceci par écrit. L’autre moitié devait faire de même pour une situation similaire, mais où ils n’avaient pas pardonné ou avaient gardé rancune contre la personne qui les avait offensés.
On monte plus facilement
Les étudiants avaient ensuite dû marcher sur un chemin pentu et décrire comment ils avaient ressenti le dénivelé. Ceux qui avaient gardé rancune ou n’avaient pas pardonné avaient perçu la pente comme plus importante que ceux qui avaient pardonné.
Dans la deuxième partie de l’étude, les chercheurs avaient recruté 160 étudiants, dans deux universités, et les avaient répartis en trois groupes.
Dans le premier groupe, les étudiants avaient pour mission de mettre par écrit une situation blessante ou injurieuse pour laquelle ils avaient pardonné à la personne qui les avait offensés. Le second groupe devait faire de même, si ce n’est que les étudiants n’avaient pas pardonné. Dans le troisième groupe, les étudiants devaient seulement parler d’une interaction qui n’était pas blessante.
On saute plus haut
On a ensuite demandé à tous les participants de sauter et on a mesuré la hauteur de leur saut. Les chercheurs ont découvert que ceux du premier groupe qui avaient pardonné avaient sauté plus haut que ceux du second groupe qui gardaient rancune.
Ce qui est intéressant, c’est que les sauts de ceux du premier et du troisième groupes ne différaient guère en hauteur, ce qui indiquait que garder rancune ou ne pas pardonner faisait que la personne se sentait physiquement alourdie.
« Métaphoriquement, l’absence de pardon est un poids qui peut être allégé par le pardon », tel est le commentaire des chercheurs accompagnant la publication des résultats de la marche en montée et des sauts.
Conclusion des chercheurs
Pour eux, ces découvertes laissent entendre que le pardon peut soulager le poids physique provoqué par l’absence de pardon. Elles prouvent aussi que le pardon peut aider les victimes à surmonter les effets négatifs d’un conflit.