Il faut admettre, honnêtement, que les chauffeurs VTC bénéficient d’une clientèle relativement triée sur le volet.
C’est, tout du moins, ce que je pensais jusqu’à ce qu’une commande m’arrête aux pieds d’un drôle de bonhomme mal fagoté, traînant péniblement un clavier, un petit amplificateur et des sacs contenant manifestement des babioles en tout genre. Je ne savais pas qu’un jour, j’aurais à conduire un sans-abri !
Nous sommes en plein centre de Paris, je me dis intérieurement que cette personne doit jouer dans la rue avec son clavier et son ampli pour gagner quelques sous.
Au cours du trajet, l’homme m’apprend qu’il est un architecte renommé, et les mots qu’il utilise concordent effectivement avec le peu que je connais du métier.
Lorsqu’il me demande de le déposer, il précise « devant mon hôtel particulier » ! Le moins que l’on puisse dire, c’est que cela vaut bien le mot « hôtel » ! L’énorme portail qui ferme l’entrée cache une cour bien garnie de voitures devant un magnifique et riche bâtiment.
C’est une belle leçon de l’idée que l’on peut se faire de quelqu’un sur la seule base de son apparence. Cela m’a fait penser à ce texte de la Bible : « L’homme regarde à ce qui frappe aux yeux, mais le Seigneur regarde au cœur*. »