Les bavardages de Marion.com
Un roman, certes, mais un roman personnel puisqu’il évoque son expérience mystique. Celle qui lui est arrivée alors qu’il avait 28 ans. Parti athée dans le désert algérien, Éric-Emmanuel Schmitt en est revenu croyant dix jours plus tard. C’est agréable de partager une telle expérience intime avec son auteur. Comme penchés au-dessus de son épaule alors qu’il rédigerait son journal intime, nous sommes au plus près de ses émotions et de ses réactions. Même si l’expérience peut sembler impossible pour certains ou trop individuelle et intime pour d’autres, elle a le mérite d’être racontée avec passion, force et intensité. Je me suis sentie personnellement troublée et honorée de pouvoir être la confidente d’un tel voyage intérieur.
Babélio
Éric-Emmanuel Schmitt, avec ce livre très personnel, nous entraîne dans un grand voyage dans le désert mais surtout dans un grand voyage spirituel. L’auteur raconte ce qu’il a vécu lors d’un voyage sur les traces de Charles de Foucault en 1989. Après quelques jours dans le Sahara, Éric-Emmanuel Schmitt s’égare et perd son groupe. Seul, sans eau et sans vivres, épuisé par le froid, il s’enterre dans le sable pour se protéger. C’est alors qu’une force l’envahit, dissipant toute angoisse et peur, un « sentiment de la plénitude de sens et la rencontre d’un grand autre ». A-t-il rêvé ? Cette force, ce sentiment de plénitude, pour la première fois il tente de le nommer : c’est Dieu. Une métamorphose commence alors pour lui.
Avec des mots simples Éric-Emmanuel Schmitt nous offre un témoignage courageux.
Denis Guillaume : librairie-7ici.com/blog
À mi-chemin entre récit de voyage et autobiographie spirituelle, cet ouvrage de lecture agréable, aborde un phénomène complexe et passionnant : le long cheminement d’une conscience qui s’interroge et l’aboutissement d’une quête de sens face au vide de l’existence et au sentiment d’inadéquation entre le Soi profond et l’image de soi. Quelque part mon vrai visage m’attend.
Le récit est intime, empreint d’honnêteté, tout en sensibilité et en profondeur. La forme de témoignage n’enlève rien à la qualité de l’écriture et à la profondeur de la réflexion. Il reste à bonne distance de tout prosélytisme. Véritable ouvrage de sagesse, il conjugue poésie, philosophie et spiritualité. Dans un regard tour à tour orienté vers soi et vers un au-delà de soi, le narrateur chemine jusqu’à l’illumination, la révélation. On comprend alors les prémices de cette expérience : un événement personnel qui s’ancre dans la prime enfance, une crise de sens, un environnement favorable, des rencontres fructueuses puis enfin la confiance, l’apaisement, la certitude, la béatitude, la joie.
L’auteur conclut sur une leçon de tolérance, une mise en garde contre toute forme d’intégrisme.
Il y est question de certitudes trop affirmées (croyantes ou athées) qui viennent exprimer le refoulement de l’angoisse. Une esquive du « courage d’être » dont parle Paul Tillich.
Toutefois, ce livre est essentiellement, un témoignage de conversion : « D’un coup j’appréhende la totalité... une certitude brille au-dessus de tout : il existe, enrichi d’une réflexion philosophique sur l’existence de Dieu. L’absence de preuve n’apporte pas la preuve de l’absence ».
Un livre à lire et à offrir, une invitation à l’éveil, à la surprise d’une rencontre, à la découverte de Dieu.