Celui qui arrache un collier au cou d’une dame âgée la traumatise pour le restant de ses jours. Mais celui qui insulte la personne handicapée, qui se moque de l’obèse ou qui ne daigne pas regarder celui qui lui tend la main, est-il moins violent ? Et que dire des plaisanteries douteuses ou des propos pernicieux sur les juifs, les arabes, les homosexuels, les étrangers... ? Des mots qui blessent et qui finissent parfois par tuer.
N’y a-t-il pas également une violence coupable dans certains discours qui ne donnent pas d’autre choix que d’envoyer des milliers de migrants au désespoir ou à la mort ?
En définitive, n’est-ce pas à chaque fois que notre cœur se ferme à la souffrance de notre semblable que nous sommes violents ?
Notre monde est certes infiniment complexe et personne ne peut prétendre avoir de solution satisfaisante à tous ses problèmes. Cependant, soyons conscients que ce sont nos actes de chaque jour qui, lorsqu’ils se multiplient, contribuent à faire son bonheur ou son malheur. Comme les insignifiantes gouttes d’eau forment les ruisseaux et ceux-ci les grands cours d’eau.
Ne demandons pas aux chefs d’État ce qu’ils ne pourront jamais réaliser sans nous. On nous parle de milliards de dollars pour lutter efficacement contre le réchauffement climatique, pour enrayer la faim dans le monde ou pour répondre aux besoins des migrants... En réalité, nos pays ont bien plus besoin de citoyens sensibles et bienveillants que de milliards.
Au nom d’une conception ahurissante de l’héritage chrétien de l’Europe, certains nous invitent à fermer notre cœur à ceux qui souffrent. N’est-ce pas là le blasphème par excellence quand on se revendique du Christ pour faire exactement le contraire de ce qu’il a dit ?
Le vrai christianisme, n’est-ce pas suivre l’exemple du Christ ?