J’étais tout gosse quand la fameuse chanson d’Henri Salvador est devenue un tube :
Le travail c’est la santé,
Rien faire c’est la conserver.
Les prisonniers du boulot,
N’font pas de vieux os.
Je me souviens l’avoir joyeusement chantée pendant des années, même si je n’ai jamais trop su, à l’époque, si Salvador faisait l’éloge du travail ou celui de la paresse.
Du reste, sous son air décontracté, notre musicien amoureux de la pétanque aura finalement beaucoup plus travaillé dans son existence que ce que son humour laisse entendre. Il paraît même qu’il a regretté cette chanson jugée un peu facile. En fait, avec ses contradictions, ce refrain est comme un reflet de nos vies : de vrais paradoxes.
Nous aspirons, bien à l’avance, aux vacances, et pour certains même à la retraite, afin de n’avoir plus rien à faire, mais nous devons en même temps nous rendre compte que ne rien faire peut devenir ennuyeux, en tout cas si cela dure trop longtemps. Ce n’est pas un secret : beaucoup de gens dépriment à la retraite parce qu’ils végètent. Ils sont sans activité, sans but, sans responsabilité, et finissent par tourner en rond. Bien entendu, personne n’imagine que cela sera le cas pour lui.
La Bible témoigne de cette complexité de l’âme humaine face à l’activité.
Alors, nous proclamons bienheureux ceux qui ont du travail, et plus encore ceux qui ont un travail qui leur permet de s’épanouir. Mais plus heureux encore ceux qui ont trouvé le sens de leur existence. Celui-ci ne peut pas se résumer au travail ni à ce qu’il peut procurer.
Bonne rentrée, où que vous soyez et quoi que vous fassiez.
GEORGES MARY