Peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Wasin Prasertlap. Je suis né à Bangkok, en Thaïlande, en 1987. Depuis 2009, je vis à Baltimore, aux États-Unis.
J’ai étudié le piano au conservatoire de musique Yong Siew Toh de l’université de Singapour, puis je suis venu compléter ma formation (Maîtrise et études supérieures) au conservatoire de musique Peabody à Baltimore. Aujourd’hui, je travaille comme enseignant et accompagnateur dans l’Église baptiste que je fréquente.
C’est à Singapour, au cours de l’année académique 2005/2006 que j’ai rencontré Samuel, Martin et Yann, trois étudiants qui m’ont beaucoup influencé.
Dans quel contexte as-tu évolué ?
Le bouddhisme est la religion officielle en Thaïlande. À mon époque, il était enseigné à tous les enfants de l’école publique à raison de deux heures par semaine. J’étais fier d’être bouddhiste. Le karma (la loi de cause à effet) et les réincarnations faisaient partie de mes convictions. Cette vision du monde laissait toutefois en moi des questions non encore résolues : comment avons-nous été créés ? D’où vient l’univers et tout ce qu’il contient ? Pourquoi une telle harmonie dans le monde ?
Le bouddhisme ne connaît pas de Dieu créateur, il considère que tout vient de la nature, que c’est elle qui a créé l’univers. Pour ma part, je concevais la création comme le résultat d’un processus, fruit du hasard. Ma conviction n’était pourtant pas très ferme.
Les Thaïlandais partagent l’idée que toutes les religions se ressemblent et qu’elles poursuivent un même objectif : enseigner comment devenir une « bonne personne ». Ainsi, si vous vous efforcez d’être quelqu'un de bien, tout va bien pour vous et vous êtes libre de croire ce que bon vous semble.
Comme la plupart de mes compatriotes, je pensais que ma religion s’accommodait de la science puisque celle-ci ne peut avancer de preuve de l’existence de Dieu.
La moitié d’entre eux ne croient pas que Bouddha est Dieu et pourtant......