J’ai 58 ans. Je suis de plus en plus convaincu que Dieu a toujours été présent dans ma vie. Tout petit, je suis attiré par la nature et les animaux. À 12 ans, je fais ma communion et les années suivantes, je vais régulièrement à la messe du dimanche, car dans l’église, je me sens bien. En 1986, je fais la connaissance de ma future belle-mère. C’est une chrétienne évangélique qui me fait connaître une nouvelle manière d’être en communion avec Dieu. Nous vivons une vie de couple bénie jusqu’en 1995, où tout bascule à la suite d’un changement dans ma vie professionnelle.
En 1998, nous nous séparons puis divorçons. Je quitte l’Église. Je me sens alors abandonné de Dieu, d’autant plus que je suis mis dehors du domicile conjugal par la gendarmerie. Et là, ma vie bascule, avec une bataille juridique qui s’engage pour m’enlever la possibilité de voir mes trois enfants. Me voilà désespéré, plus en phase avec le Seigneur, en perte de foi.
En 2004, le diable a fait son œuvre : je suis en garde à vue, puis incarcéré en détention préventive à la Maison d’Arrêt de Rouen. Je me retrouve enfermé dans une cellule avec deux codétenus ; la peur m’envahit, avec des pensées noires. Une quinzaine de jours après mon arrivée, un prêtre aumônier est venu visiter un de mes codétenus. Il me fait comprendre que, si j’avais abandonné Dieu, lui ne m’avait pas abandonné ; et que je devais remettre ma vie entre ses mains, rester en sa présence par la prière, la lecture de la Bible et venir à la messe dans la chapelle, afin d’être auprès du Seigneur.
Ainsi, durant 18 longs mois de détention, savoir que Dieu ne m’avait pas abandonné, m’a permis d’être un peu mieux dans ma tête, sans être libéré spirituellement ni en confiance. Dieu m’a béni en prison, car j’ai pu travailler aux ateliers, être dans différentes cellules avec des détenus où cela se passait bien. Avoir la visite de l’aumônier toutes les semaines me faisait beaucoup de bien et me « reboostait ». Pouvoir assister à la messe et partager la Parole de Dieu, m’aidait à tenir bon.
Aujourd’hui, je peux dire que cette épreuve ne serait pas retranscrite sur cette page, si l’amour de notre Seigneur Père éternel, son Saint-Esprit et sa main puissante, n’avaient pas été sur moi et à mes côtés car je ne souhaite à personne cette vie d’enfer et d’enfermement.