Le rapport Gest-Guyard sur les sectes en France, publié par l'Assemblée Nationale, se fait l'écho de l'inquiétude largement répandue dans notre pays devant la prolifération des sectes de toutes sortes et le danger qu'elles font planer sur de nombreuses personnes désorientées et psychiquement fragiles, sur les jeunes en particulier. Quelques drames spectaculaires comme les massacres de la secte du Temple Solaire ont rendu les pouvoirs publics plus attentifs à ce phénomène et aux craintes qu'il suscite. Beaucoup souhaitent que le gouvernement prenne des mesures plus sévères pour faire échec à ce qui a été appelé "l'offensive des sectes". C'est le cas de l'ADFI ("Association pour la Défense de la Famille et des Individus"), dont de nombreux militants sont d'anciens membres de différentes sectes, qui sont parvenus à en sortir, ou des parents de jeunes qui ont été - ou sont encore - embrigadés dans un mouvement sectaire.
Le rapport Gest-Guyard, s'appuyant sur une évaluation des Renseignements Généraux, recense 172 sectes (sans parler de leurs filiales). La majorité de ces mouvements ne regroupe qu'un nombre limité d'adeptes, mais quelques-uns, comme les Mormons, les Moonistes et surtout les Témoins de Jéhovah ont une grande importance numérique.
Il n'est pas facile de définir ce qu'est une "secte". D'une part, à cause de la grande diversité des associations qui pourraient entrer dans cette catégorie. La plupart ont un caractère religieux, mais pas toutes : certaines, en effet, se veulent humanistes. Un grand nombre d'entre elles se réclament de Jésus-Christ et ont été, à l'origine, des dissidences d'Églises reconnues. D'autres sont des avatars des religions orientales. On trouve un peu de tout dans les 172 "sectes" signalées par le rapport parlementaire.
D'autre part, sur quels critères se fonder pour désigner une secte ? Il est évident que les critères retenus par les pouvoirs publics ne sont pas les mêmes que ceux que retiennent les Églises évangéliques. Pour nous, une secte est essentiellement un mouvement religieux qui ne reconnaît pas la seule autorité de Jésus-Christ, qui se coupe de la foi biblique, soit en rejetant tout à fait, soit en y ajoutant un autre enseignement, celui d'un maître à penser, dont l'autorité apparaît au moins en pratique, égale ou supérieure à celle de Jésus-Christ. Donc une hérésie, une déviation. Les membres d'une telle secte suivent leur conducteur (souvent le fondateur) au point de lui reconnaître une autorité absolue et de lui donner une obéissance aveugle.
Le gouvernement d'un pays laïc comme la France ne peut, bien entendu, s'appuyer sur des critères bibliques. C'est plutôt l'aspect légal et social (ou antisocial) du phénomène qui le préoccupe : les activités illégales, les violations des droits de l'homme, l'endoctrinement qui prive les personnes de leur liberté, les infractions à la législation fiscale, etc.
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