Le 2 décembre 1763. Dédicace de la synagogue de Touro
Le 2 décembre 1763, la synagogue de Touro est officiellement consacrée après quatre ans de construction.
Dans les années 1620, des colons juifs d'origine espagnole et portugaise ont fui leurs maisons à la recherche de la liberté religieuse. Au fil des ans, ils ont voyagé du Brésil aux Caraïbes, en particulier à la Barbade.
Puis, au printemps 1658, quinze familles juives espagnoles/portugaises arrivèrent à Newport, dans le Rhode Island, où il était possible de pratiquer sa foi. Roger Williams. Williams avait en effet établi la colonie de Rhode Island sur la base de la liberté de religion et de conscience.
Cette congrégation était connue sous le nom de Nephuse Israël (Dispersé d'Israël). Pendant 100 ans, cette petite congrégation a adoré dans des maisons privées. Puis en 1758, la congrégation s'était agrandie au point d'avoir besoin d'une synagogue. Isaac Touro a mené a sollicité des fonds auprès d'autres congrégations, jusqu’à Londres, la Jamaïque et le Surinam. Un terrain a été acheté en 1759. La construction a commencé peu de temps après. Le philanthrope Aaron Lopez posa la pierre angulaire. Le célèbre architecte Peter Harrison a conçu la synagogue. A l'intérieur, la synagogue avait 12 colonnes ioniques, représentant les 12 tribus de l'ancien Israël, chacune sculptée dans un seul arbre. Le bâtiment a également été construit pour faire face à l'est vers Jérusalem.
Une fois achevée, la synagogue a été consacrée le 2 décembre 1763, lors de la fête d’Hanoucca. De nombreuses personnes extérieures à la congrégation sont venues célébrer l'ouverture de la synagogue. Ceux-ci comprenaient des membres du clergé et des dignitaires de toute la colonie, dont le pasteur congrégationaliste Ezra Stiles (futur président de l'Université de Yale).
Pendant la Révolution américaine, de nombreux résidents juifs de la ville ont fui la ville lorsque les Britanniques l'ont occupée. Isaac Touro resta pour surveiller la synagogue. Les Britanniques l'ont utilisé comme hôpital et salle de réunion. Bien qu'ils aient besoin de bois pour brûler pendant l'hiver, l'importance de la synagogue en tant qu'hôpital lui a évité d'être détruit. Après le départ des Britanniques, les familles juives ont commencé à revenir.
En 1790, le président de la congrégation, Mendes Seixas, a envoyé au président George Washington une lettre exprimant son soutien à son administration. Il a également partagé ses idées sur l'importance des libertés religieuses et de la séparation de l'Église et de l'État dans la nouvelle nation.
Le président Washington a répondu :
« Le gouvernement des États-Unis … ne donne aucune sanction au sectarisme, aucune assistance à la persécution. … Que les enfants de la souche d'Abraham, qui habitent cette terre, continuent de mériter et de jouir de la bonne volonté des autres Habitants ; tandis que chacun s'assiéra en sécurité sous sa vigne et son figuier, et il n'y aura personne pour lui faire peur. Que le Père de toutes les miséricordes répande la lumière et non les ténèbres sur nos chemins, et nous rende tous utiles ici dans nos diverses vocations, et en son temps et à sa manière éternellement heureux. »
Au cours des années qui ont suivi, la synagogue a organisé une lecture annuelle de la lettre de Washington.
Au fil des ans, la congrégation s'est dispersée et la synagogue a fermé. En juillet 1852, le célèbre poète Henry Wadsworth Longfellow visita la synagogue et son cimetière. Il a été tellement ému par l'expérience qu'il a écrit un poème très connu, "Le cimetière juif de Newport".
Deux ans plus tard, Judah Touro, a laissé un legs pour sa restauration. Dans les années 1880, de nouvelles familles juives sont arrivées d'Europe et ont rouvert la synagogue.
En 1946, la synagogue Touro est devenue un lieu historique d’intérêt national. Aujourd'hui, c'est la plus ancienne synagogue encore debout des États-Unis.
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