Le 3 décembre 1523, Catherine Schütz épouse le pasteur de Strasbourg et sera étroitement associée au travail de son mari, Mathieu Zell.
Catherine Schütz (1497/98-1562) nait à Strasbourg dans un milieu artisanal aisé. Elle reçoit une formation scolaire (chose assez inhabituelle pour une jeune fille de son temps) et s’intéresse intensément aux questions religieuses.
Acquise à la première Réforme strasbourgeoise, elle se marie, en 1523, avec le pasteur-réformateur Matthieu Zell, de près de vingt ans son aîné, qui fut le premier à prêcher la Réforme à la cathédrale de Strasbourg devant un auditoire de 2000 à 3000 personnes.
C’était une femme remarquable, d’une haute intelligence, pleine de cœur, d’un caractère bien trempé, le modèle d’une femme de pasteur. A l’occasion de son mariage qu’elle prend sa plume pour la première fois, dans une lettre ouverte, pour défendre la décision des pasteurs strasbourgeois -dont son mari- de se marier, décision qui leur valut d’être excommuniés par l’évêque.
Comme cette apologie du mariage clérical, tous les écrits de Catherine Schütz Zell réagissent à des questions d’actualité : ainsi la ‘Lettre de consolation aux femmes de Ketzingen’, ses Méditations sur les Psaumes et le Notre-Père, son Oraison funèbre à l’occasion de la mort de son mari, ou bien sa ‘Lettre ouverte à toute la citoyenneté strasbourgeoise’.
Par cette œuvre très diverse, Catherine Zell se révèle être une des rares théologiennes laïques du XVIe siècle. En fait, elle disposait d’un savoir théologique remarquable qu’elle avait pu approfondir par ses lectures ciblées, sa vaste correspondance et ses multiples entretiens avec l’élite de la Réforme de son temps.
Avec cela douée d’un sens pratique rare, excellente ménagère et amie de tous les malheureux. Car, parallèlement à son travail de réflexion, elle entreprend une immense œuvre caritative et sociale. Entre autres, elle accueille des réfugiés de tous les courants de la Réforme sans considération de leur ‘orthodoxie’ protestante ; elle rend visite aux moribonds et aux condamnés à mort pour les réconforter dans leurs épreuves ; elle intervient à plusieurs reprises pour que soit créé un hôpital digne de ce nom destiné aux malades atteints par la variole.
Elle n’a jamais refusé sa sympathie aux anabaptistes.
Source : Émission du Comité Protestant des Amitiés Françaises à l’Étranger, par Christina L. Griffiths.