Édith Cavell (1865-1915) est née en 1865 en Angleterre comme fille d'un pasteur. Elle fait des études dans un pensionnat Bruxellois, puis en Suisse et plus tard à Dresde et Aix la Chapelle où elle apprend les méthodes Allemandes en matière de médecine et d'hygiène.
De retour en Angleterre en 1895, elle travaille d'abord comme gouvernante, puis elle obtient son diplôme d'infirmière au London Hospital. En 1906 elle retourne à Bruxelles comme infirmière en chef de l'Institut de Chirurgie. Deux ans après elle devient directrice de l'école des infirmières de l'Institut médical Berkendael, aussi à Bruxelles.
En 1914, à l'entrée de l'armée Allemande à Bruxelles, on installe un hôpital de la Croix Rouge à l'école. Très vite cet hôpital devient aussi un centre d'accueil pour les soldats français et anglais qui veulent retourner à leur division, et aussi des soldats belges qui veulent rejoindre l'armée en passant par les Pays-Bas. Édith Cavell devient un maillon important dans la route d'évasion qui mène du Nord de la France à travers Bruxelles vers la Hollande.
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Ce réseau d’évasion fait de l’excellent travail de novembre 1914 jusqu’en juillet 1915. Plus tard Édith Cavell témoignera d’avoir aidé plus ou moins 200 personnes.
Finalement le réseau sera liquidé, probablement trahi par un dénonciateur. Parce que les premiers arrêtés sont très indiscrets, en tout 66 membres seront mis sous les verrous. Édith Cavell est arrêtée le 15 août1915 à Saint Gilles, d’autres membres seulement en septembre. Comme fille de pasteur, Édith Cavell semble avoir horreur des mensonges : pendant les interrogations elle raconte la vérité. Par après on lui reprochera cette attitude parce que, entre autres, les deux meilleurs contacts belges du ‘British Intelligence Corps’ sont arrêtés.
Elle fut exécutée par les allemands le 12 octobre. Lors de son exécution le cantique Abide with me, qu’elle chanta avant sa mort, prit une actualité toute spéciale. Une belle version en existait déjà, faite par M. Chaponnière : Reste avec nous. Cependant, Ruben Saillens, qui habitait en face de la rue Cavell à Courbevoie, tenant à maintenir la première personne du singulier : « Reste avec moi », plus appropriée à la circonstance tragique qui l’avait fait connaître au grand public, travailla avec acharnement une nouvelle version.
Ce beau cantique fut imprimé sur des feuilles qui servirent de tracts d’évangélisation sous le titre : Hymne de Miss Cavell.
Reste avec moi ! C’est l’heure où le jour baisse.
L’ombre grandit… Seigneur attarde-Toi !
Tous les appuis manquent à ma faiblesse :
Force du faible, ô Christ, reste avec moi !
Le flot des jours rapidement s’écoule ;
Leur gloire est vaine et leur bonheur déçoit ;
Tout change et meurt, tout chancelle et s’écroule…
Toi qui ne changes point, reste avec moi !
J’ose implorer plus qu’un regard qui passe ;
Viens, comme à tes disciples ; autrefois,
Plein de douceur, de tendresse et de grâce,
Et pour toujours, Seigneur, reste avec moi !
Viens, mais non pas armé de ta colère.
Parle à mon cœur, apaise son émoi ;
Étends sur moi ton aile tutélaire :
Ami des péagers, reste avec moi !
Heure après heure, il me faut ta présence :
Le tentateur ne redoute que Toi ;
Qui donc prendrait contre lui ma défense ?
Dans l’ombre ou la clarté, reste avec moi !
Je ne crains rien quand ton bras me protège ;
Mes pleurs n’ont plus d’amertume et d’effroi
Que m’inspiraient la mort et son cortège
A disparu… Seigneur, reste avec moi !
Montre ta croix à ma vue expirante,
Et que ton ciel s’illumine à ma foi !