Introduction
Cela fait des décennies que je fréquente l’Évangile de Jean : en remettant régulièrement son étude sur le métier, j’ai acquis la conviction qu’il était composé avec beaucoup de soin et utilisait les procédés de la rhétorique sémitique. Ici, je me contenterai de mettre en évidence ce soin apporté à sa composition, par l’étude de Jean 1,19-51, en y appliquant la méthode d’analyse de la rhétorique biblique formulée par Roland Meynet.
Cet article comprendra les deux étapes principales préconisées par cette méthode : 1. une description de la disposition du texte ; 2. une interprétation qui met en rapport les divers éléments du texte. Cette deuxième étape comprend les liens intertextuels à établir éventuellement avec d’autres textes bibliques. Pour ma part – et c’est là, me semble-t-il, mon apport à la méthode de Roland Meynet – ce recours au contexte biblique implique que l’on tienne compte de l’interprétation qu’on pouvait donner aux textes de l’Ancien Testament, à la fin du 1er siècle de notre ère, dans un milieu chrétien où la Torah orale du Judaïsme était encore vivante. Pour cela j’aurai recours aux sources du judaïsme ancien, rabbinique et hellénistique.
Avec une analyse rhétorique suivie d’une étude intertextuelle, l’article forme un tout cohérent. Le lecteur intéressé surtout par l’exégèse rabbinique pourra se contenter de survoler la première partie – surtout s’il est habitué à décrypter des textes structurés – et passer à l’étude intertextuelle1.
...