«Deux choses remplissent le cœur d’une admiration et d’une vénération toujours nouvelles et toujours croissantes, à mesure que la réflexion s’y attache et s’y applique: le ciel étoilé au-dessus de moi et la loi morale en moi» concluait le philosophe E. Kant en 1788 dans son ouvrage Critique de la raison pratique.
Émerveillement
Bien qu’à l’âge de onze ans, j’ignorais tout de la philosophie, je peux aujourd’hui dire que mon parcours de vie étudiante s’est rapidement inscrit dans cette optique. Depuis très jeune, le ciel étoilé me fascine et à chaque fois que je lève les yeux dans sa direction, je ressens une sensation intense de plénitude qui me procure une joie profonde à l’intérieur de mon être.
Nous possédons tous une sensibilité qui nous est propre, se caractérisant à mon sens par une interaction entre quelque chose d’extérieur à nous et l’écho qu’il produit en nous-même. Ce type d’émotion engendré par une sensibilité donnée est à titre d’exemple souvent identifiable dans le milieu de la musique: il n’est pas rare d’observer un violoniste vibrer aux sons produits par son archet et vivre de l’intérieur la musique qu’il joue. Son action n’est pas purement mécanique mais elle fait naître un sentiment d’harmonie perceptible par l’auditoire.
Il en est de même pour moi avec l’Univers: je vibre aux scintillements des étoiles, je vis de la Lumière qu’il m’apporte, je me nourris de la Sagesse qu’il inspire à mon cœur. Le ciel est en quelque sorte un cadeau…du Ciel! Je trouve formidable qu’il puisse être une source de recueillement à la portée de tous, et pour tous, quel que soit le milieu d’où nous provenons.
Contemplation
Selon moi, la contemplation du Cosmos occasionne plusieurs phénomènes. Tout d’abord, savoir accueillir la beauté, à mesure que j’étudie les sciences je ne cesse de m’extasier sur le degré de perfection du monde qui m’entoure: un seul changement dans l’équilibre des quatre forces fondamentales qui régissent l’univers et le monde cesse d’être, le caractère unique de chaque chose mais dont le rôle s’inscrit dans un ensemble plus vaste, la magnificence des nébuleuses pouponnières d’étoiles, autant de choses qui méritent que nous nous y arrêtions pour les apprécier à leur juste valeur.
Ensuite, découvrir l’humilité, la conscience de notre caractère infime comparé aux dimensions de l’univers tend justement à nous remettre à notre juste condition. La parole que Dieu adresse à l’homme: «Oui, tu es poussière et à la poussière tu retourneras»(1), prend tout son sens au regard de la chimie stellaire.
Enfin, s’ouvrir à l’espérance, observer l’univers est un voyage dans le temps, ainsi il nous est possible de voir de nos yeux un astre briller alors même qu’il peut être mort à l’instant où on le regarde… l’Univers infini reste fini aux bornes de ma raison mais ce que je crois profondément, c’est que l’Amour de Dieu pour nous tous est infini aux yeux du cœur.
C’est pourquoi je suis heureuse de pouvoir étudier l’Univers car il me donne matière à travailler sur du tangible qui est pourtant difficilement accessible par nos cinq sens. De la même manière, Dieu échappe à nos sens mais la foi chrétienne nous assure de son existence.
Loué soit Dieu pour sa Création à notre immédiate proximité, et dont nous faisons partie, qui témoigne de sa Présence Vivante et de l’Espérance chrétienne.
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Angélique Woelfflé
possède un master recherche en astronomie et astrophysique à l'Observatoire de Paris. Elle est actuellement en thèse à l'ONERA. Son thème "Modélisation du transport de plasma dans la magnétosphère interne".
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