Ma famille fuyait de camp en camp. La faim les tiraillait tellement que mes parents risquaient la mort en cachant des fruits ou légumes sauvages dans les ourlets de leurs vêtements. C’est dans ce contexte de malnutrition, d’insalubrité et de manque de soins que je suis devenu aveugle.
Arrivé en France en 1981, l’hôpital confirme que mon handicap est irréversible. Je fais alors tout ce que je peux pour fuir les milieux spécialisés. Partout où je passe, je suis le seul non-voyant. Cela suscite la curiosité autour de moi d’autant que ma réussite équivaut largement celle des valides.
En quête de vérité
Plus tard, devenu père de deux enfants, je suis en quête de vérité pour pouvoir la leur transmettre. En effet, le bouddhisme dans lequel j’ai grandi ne me convient pas. Je ne comprends rien aux longues prières récitées en sanskrit. Je réfute la théorie de la réincarnation selon laquelle mon handicap provient de mes mauvaises contributions lors de mes vies précédentes (le karma). Ma femme ne partage pas ma quête. C’est le divorce.
Questionnements
Un jour, un nouvel ami m’invite chez lui et ensuite dans son Église. Je suis surpris par la fraternité, la joie et la communion qui y règnent. Curieux de découvrir ce qui les anime, je me plonge dans la Bible et je suis rapidement émerveillé par l’enseignement de Christ et son amour infini.
Bien que je sois fasciné par son sacrifice à la croix, je demande sans cesse à Dieu une révélation de sa puissance. Il m’a fallu du temps pour comprendre que Dieu veut une relation personnelle avec moi et me faire goûter à son amour de Père.
Sauvé par Jésus
Un jour, j’ai lu le récit de l’Évangile où Jésus explique à ses disciples qu’une personne n’est handicapée ni par sa faute ni par celle de ses parents, mais que c’est pour glorifier Dieu. J’ai aussi compris que pour lui, il vaut mieux aller au paradis estropié ou borgne que d’aller en enfer avec son corps complet. J’ai alors réalisé que Dieu a tout accompli pour me sauver lorsque Jésus est mort sur la croix en prenant sur lui mon péché pour me soulager.
Dieu gère tout, son plan est parfait, je n’ai pas à accomplir des œuvres extraordinaires pour être sauvé, comme mon karma me l’imposait auparavant. Cela me procure une paix intérieure et une sérénité inconnues jusqu’alors.