Je m’appelle Marie Françoise, j’ai 62 ans. Je suis retraitée depuis peu. Ma jeunesse, je l’ai vécue dans le nord de la France, à Lille. Ma mère d’origine polonaise, fervente catholique, m’a fait suivre sa religion dés mon enfance. Ma participation au groupement des Guides de France s’est arrêtée après avoir surpris une conversation entre deux prêtres. Dans ma désillusion j’ai repoussé tout ce qui touchait la religion. S’en est suivi un grand vide spirituel d’une trentaine d’années.
Vogue la galère
Des circonstances traumatisantes durant mon adolescence ont laissé de profondes séquelles. J’étais également prisonnière d’une mauvaise image de moi. Tout cela a favorisé la glissade vers une consommation progressive d’alcool accompagnée d’abus du tabac. Cela a duré plusieurs dizaines d’années.
Un premier mariage à l’église, puis le baptême du premier enfant n’ont pas empêché un divorce après trois ans. Second mariage, second enfant. Encore rite du baptême. Veuve à 38 ans d’un mari qui a été tellement gentil pour moi, je ressens un vide grandissant en moi accompagné d’un sentiment d’injustice: «Pourquoi ça m’arrive à moi ?».
Durant cette période j’ai rencontré une amie de mes parents. Elle a commencé de me parler du Seigneur Jésus, puis m’a invitée à l’accompagner à des soirées organisées sous un chapiteau en ville.
Je me souviens que les chrétiens priaient Dieu, et en particulier pour des personnes alcooliques. Ma réflexion a été: «Pauvres gens ils doivent être tristes d’avoir des gens de leur famille qui boivent !».
Avis de tempête
Une mauvaise chute dans l’escalier, entrée à l’hôpital, transfert dans un centre plus perfectionné pour une intervention chirurgicale accompagnée d’un verdict: tétraplégique à vie. J’étais alors déclarée éthylique aiguë. Six mois d’immobilisation et chose incroyable, le diagnostic ne s’est pas réalisé : je pouvais remarcher ! Comment ? Pourquoi ? L’alcoolisme était toujours présent.
Un jour, je me surprends, regardant un miroir à entendre une voix intérieure me disant:«tu es alcoolique et tu dois te soigner». J’ai compris plus tard la portée de la prière qui était montée vers le ciel par des amis à mon sujet. Craignant que mon fils de 14 ans ne voie le spectacle de sa mère pendant une crise de delirium, j’ai accepté une première cure.
Entrée au port
Après quelque temps d’errements, je me suis rapprochée de Dieu et j’ai accepté de lui remettre les débris de ma vie. Lorsque j’ai perdu ma mère, j’ai dû prendre en charge mon père paralysé malgré mon activité professionnelle. Athée invétéré, il était atteint d’un cancer. Ma consolation a été qu’il se rapproche du Christ quelque temps avant son décès. Sa mort a ébranlé ma foi encore bien chancelante.
Maintenant je peux témoigner que m’approcher de Dieu a été réel et positif pour moi. L’existence demeure avec ces difficultés. Récemment, un problème de santé a nécessité une intervention où le chirurgien craignait ma mort durant l’opération. Mais je suis encore là. Je peux voir et aider mes enfants et petits enfants. Depuis vingt ans je n’ai plus consommé d’alcool et la cigarette ne domine plus mon quotidien aujourd’hui.
Ma relation avec Christ n’est plus une question de tradition religieuse. Jésus est devenu mon ami, mon confident, mon conseiller, mon consolateur, mon espérance pour les jours qui me restent, qu’ils soient ensoleillés ou un peu moins lumineux.