J’étais animatrice d’insertion dans une association qui accueillait des femmes battues avec leurs enfants.
Un jour, le mari d’une des femmes hébergées est entré dans les locaux pour récupérer sa femme et ses enfants. Il était sous l’emprise de la drogue et de l’alcool. Il s’est emparé d’un couteau et m’a menacée de me tuer si je ne lui rendais pas son épouse et ses enfants. La responsable a aussitôt prévenu la police.
J’étais enceinte à l’époque. Ce choc émotionnel m’a fait perdre mon bébé.
Quelques jours plus tard, j’ai reçu une lettre de cet homme qui me demandait pardon depuis la prison. Il m’expliquait qu’il était sous l’emprise de substances qui ne le rendaient plus maître de lui-même. Je n’ai pas accepté de lui accorder mon pardon car, pour moi, il m’avait ôté ce bébé. J’ai entretenu cette amertume pendant plus de deux ans et demi car je n’arrivais pas à être de nouveau enceinte. J’ai consulté un gynécologue qui a confirmé que, du point de vue médical, tout allait bien. Je priais tous les jours pour que Dieu permette que je sois de nouveau enceinte, mais rien n’arrivait. Plus le temps passait, plus je ressentais que ce refus de pardon était un frein, mais cela était trop difficile pour moi.
Un jour, un pasteur m’a rappelé que Jésus sur la croix avait lui-même demandé à Dieu de pardonner à ceux qui étaient en train de l’exécuter. Il m’a aussi dit qu’un enfant est un cadeau de Dieu. Pour le recevoir, il fallait que j’accepte de pardonner. Nous avons prié ensemble, et ma prière a été différente. Cette fois, j’ai demandé au Seigneur de m’aider à pardonner. À cet instant, j’ai ressenti un poids sortir de moi et une paix m’envahir.
Un mois après, j’étais enceinte. Dieu nous a accordé sa bénédiction en nous donnant notre fille que nous avons appelée Rachel. Elle a aujourd’hui 14 ans.