Je suis née d’une fille mère. C’est à l’âge de 13 ans que j’ai appris que mon vrai père était décédé un peu avant leur mariage. On ne m’a rien dit de plus.
Deux ans après ma naissance, ma mère s’est mariée avec un homme qui m’a reconnue. Pourtant, ce sont mes grands-parents qui m’ont élevée jusqu’au moment où ma grand-mère est décédée.
Je pleurais souvent en secret
Mon grand-père était un homme bourru, alcoolique, une vraie terreur ! Il faisait chambre à part avec ma grand-mère et me prenait avec lui pour coucher. J’ai dû subir l’inceste depuis l’âge de 4 ans (ce sont mes premiers souvenirs) jusqu’à 12 ans. Il me menaçait ; je me suis donc tue.
Quand j’ai eu sept ans, je suis allée vivre avec ma mère qui m’a mise à l’école des sœurs. Maman était très occupée et ne s’intéressait pas à moi. Je la connaissais peu et n’avais rien à lui dire. Élevée dans la peur, j’étais très soumise. J’ai donc suivi le chemin comme tout le monde : communion privée, première communion, renouvellement et confirmation…
Lors des visites de mon grand-père, il couchait toujours avec moi et je continuais à subir l’inceste. Maman devait savoir ce qui se passait mais elle ne disait rien. Lorsque je lui en ai parlé plus tard, elle n’a rien voulu entendre. Peut-être avait-elle peur elle aussi ?
Mon beau-père, en ce temps-là, était prisonnier. Je pleurais souvent en secret et j’étais très malheureuse. Par contre, j’aimais beaucoup le catéchisme, j’étais toujours première. J’aimais l’histoire de Jésus, mais je ne le connaissais qu’à travers ces leçons d’histoire.
Guérisseurs et voyants
Ensuite est né un petit frère mongolien qui a causé de gros soucis. Nous nous sommes mis à voir des guérisseurs et cela a été de mal en pis.
Lorsque j’ai fini mes études, je ne pensais qu’à mon travail. Je me suis quand même mariée pour pouvoir quitter mes parents. J’imaginais que ma vie changerait quand j’aurais des enfants. Pas du tout. J’étais de plus en plus malheureuse.
Je me suis réfugiée dans l’alcool. Au début, ce n’était que du rosé ; ensuite je suis passée au whisky, au cognac et au Ricard. J’en consommais quatre bouteilles par semaine sans compter le rosé. Je fumais plus d’un paquet de cigarettes par jour. J’étais en dépression. Je prenais des comprimés pour dormir et d’autres pour marcher dans la journée. Drôle de mélange.
Je me suis mise à voir de grands voyants. Je portais des médailles de toutes sortes, mais rien n’y faisait. Les docteurs voulaient m’envoyer voir des psys. Cela a duré jusqu’à l’âge de 50 ans
J’ai bravé l’interdit
Un jour, quelqu’un m’a invitée à écouter l’Évangile. J’ai hésité car j’avais entendu ma mère et ma tante dire qu’il fallait se méfier des « évangélistes ». Je dois dire que même à 50 ans, je vivais dans la crainte de mes parents.
Un dimanche, je suis allée à une réunion avec mon mari et Olivier, notre fils encore à la maison. Je n’ai pas compris grand-chose mais je me sentais bien. Nous sentions cet amour dont nous avions besoin. Nous n’avons pas tardé à répondre à l’appel du Seigneur et à nous engager pour lui. Le Seigneur a ainsi eu toute la liberté de faire son travail en nous.
Cigarette et alcool, c’est fini
Un dimanche, alors que je sortais d’un culte, je m’apprêtais à aller chercher des cigarettes lorsque j’ai entendu une voix intérieure mais vraiment audible qui me disait : « Je veux bien te délivrer, mais tu cours toujours en chercher ! ». J’ai obéi et j’ai été délivrée instantanément du besoin de fumer.
Quelques dimanches plus tard, mon mari s’apprêtait à me servir un verre de vin. Je me suis mise à pleurer et lui ai dit : « Non merci ». L’alcool est sorti de ma vie ce jour-là.
Je pourrais multiplier les exemples de l’action de Dieu dans ma vie et dans celle de ma famille.
Je ne pourrai jamais assez remercier Jésus de m’avoir libérée de toutes mes chaînes. Il m’a rendu ma dignité. Je trouve mon appui en Lui chaque jour !